Page 251 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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13. Justice pour l'Algérie

      Le 15 février 1997, je débarque à Paris avec mille
cinq cents francs en poche. Le lendemain, je dépose ma
demande d'asile politique à l'OFPRA. Outre les copies de
mes propres articles et ceux des journaux algériens et
étrangers attestant de ma persécution par le régime algé-
rien, mon dossier contient deux de mes trois procès-ver-
baux de jugement - je n'avais pas eu le temps de récupérer
le troisième - faisant état de mes condamnations pour délit
de presse. À ces documents, j'ai ajouté un arrêté ministé-
riel signé par Abderrahmane Meziane Cherif, ministre de
l'Intérieur, suspendant Le Libre, pour une durée indétermi-
née, en violation de la loi qui limite cette suspension à six.
mois. Avec tous ces éléments, je pense que mon dossier
est solide. Pourtant, après six mois d'attente et de galère,
l'OFPRA juge que je ne suis pas persécuté par le pouvoir
algérien et rejette ma demande.

      En recevant cette décision, au mois de juillet 1997,
j'ai l'impression que le cicl me tombe sur la tête. Que faut-
il de plus au pays des droits de l'homme? Une tentative
d'assassinat en bonne et duc fonne ?

      Après une année d' attente, je serai fmatement entendu
par la commission de recours le 15 juin 1998, jour de mon
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