Page 253 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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C'est lU1 succès retentissant. De nombreuses chaînes
de radio et de télévision m'ouvrent les portes. La presse
écrite, en revanche, honnis Le Monde qui a repris, en la
résumant, l'interview du Nouvel Obs, et France Soir, qui
m'a sollicité pour une déclaration sur les événements de
Kabylie, garde le silence.
L'écho de cette interview dépasse toutes mes espé-
rances. Dans les quartiers où la communauté algérienne est
importante, les kiosques épuisent leurs stocks en lU1 clin
d'œil. Le plus étrange, pour moi, c'est de voir les pages
du Nouvel Observateur reproduisant mon interview placar·
dées sur les murs tout au long du boulevard Rochechouart,
jusqu'à la porte de Clignancourt. Ceux qui me reconnais-
sent dans la rue ou dans le métro me saluent et m'encoura-
gent. D'autres s'étaMent de me voir circuler sans
protection. Ils me disent : « Prends garde à ces chiens; ils
peuvent te tuer. »
En Algérie, Le Nouvel Obs est évidemment interdit à
la vente. On demande aux passagers en provenance des
capitales européeIUles s'ils ne sont pas en possession du
journal. Mais à l'ère de l'lotemet et de la parabole, plus
rien ne peut faire obstacle à l'information. Comme le rap-
porte El Watan dans une des ses éditions du mois de juin,
les pages publiées sur le site Internet du Nouvel Obs sont
largement tirées, photocopiées et diffusées.
De nombreux amis se sont procuré mon numéro de
portable et m'appellent pour me féliciter. Même les géné-
raux Belkheir et Tewfik me téléphonent pour me proposer
de m'établir un passeport. Ils m'assurent de leur compré-
hension et saluent mon combat. Larbi Belkheir va jusqu'à
me dire qu'il est mon allié! Quant à l'action en justice
pour diffamation qu'il compte intenter, il me dit :
« C'est une action que je suis obligé de mener car il
y va de mon honneur. Mais cela ne remet nullement en
cause l'affection et l'amitié que j'ai pour toi. »