Page 256 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux

      Ces hommes n'ont pas le droit de s'abriter derrière
l'institution militaire. Ils n'ont pas le droit de s'identifier
à l'Algérie, qu'ils ont réduite à la taille d'un nain dans le
concert des nations. Si petite soit-elle, elle sera toujours
trop grande pour eux.

      Les militaires, les genciannes et les policiers qui ont
perpétré des crimes n'ont fait qu'exécuter leurs ordres. Ils
ont été pris dans le tourbillon d'une guerre dont ils ne sont
pas les initiateurs et à laquelle ils ne comprennent plus
rien. On les a même vus sécuriser des camps de terroristes
à Jijel, et protéger leurs chefs, à l'exemple de Benaïcha,
après les avoir traqués des années durant.

     Quelle logique veut-on invoquer pour expliquer à
l'opinion publique qu'un homme dont la tête était mise à
prix plus de cinq millions de francs soit, du jour au lende-

main, sous la protection des services de sécurité et pour-
suivre en justice un journaliste qui a mis sa vie en péril
dix années durant en combattant par la plume ces hordes
terroristes?

      Comment expliquer que des terroristes soient blanchis
de leurs crimes, alors que des opposants, qui n'ont que les
mots pour combattre le pouvoir mafieux, sont interdits de
séjour dans leur pays?

     Ces mafieux, qui justifient tous les abus et toutes les
exactions du pouvoir par la lutte contre l'intégrisme isla-

miste, sont les mêmes qui ordonnent t'arrestation des
couples qui se promènent dans les rues d'Alger.

      Ce sont les mêmes qui font de la femme algérienne
une éternelle mineure ne disposant même pas du droit de
signer une autorisation parentale ou d'accompagner ses
enfants en voyage à l'étranger en l'absence du père. Rien
ne les différencie du régime des talibans en matière de
droits de la femme.
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