Page 245 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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temps des marionnettes 243
celle de créer une force politique sur laquelle Zeroual
pourrait s'appuyer, le Rassemblement national démocra·
tique. Cc parti ne sera jamais tien d'autre qu'un refuge de
médiocres ct d'opportunistes de tout poil.
Abdalhak Bemhammouda, secrétaire général de
l'VOTA (Union générale des travailleurs algériens), syndi-
cat inféodé au pouvoir, sur lequel reposaient les calculs de
Betchine, est assassiné peu avant la création du RND. Le
crime est, comme d'habitude, attribué aux GIA. Mais,
avant de rendre j'âme, Benhanunouda a lancé à l'adresse
de ses compagnons : « Ils nous ont trahis. » Une phrase
rapportée par plusieurs journalistes de la presse algérienne
qui signifie beaucoup de choses. Le général Betchine lui-
même n'a aucun doute. En privé, il accuse le général Tew·
fik d'avoir commandité le crime.
Son deuxième poulain, Tahar Benbaibeche, l'exemple
type du parfait médiocre, secrétaire de l'Organisation des
enfants de martyrs de la révolution, est loin de faire le
poids devant celui que présente la mafia, Bensalah, prési·
dent de l'Assemblée nationale, auquel succédera le favori
du clan, Ahmed Ouyahia.
Fin 1998, isolé, se sentant de plus en plus l'otage des
décideurs, Zeroual se brouille avec le clan mafieux. Il en
arrive à la démission au tenne d'une réunion houleuse avec
le général Mohammed Lamari et sa bande. Pris de panique,
les décideurs appellent en urgence Bachir Boumaza, alors
président du Sénat, en voyage à Moscou, et lui annoncent
qu 'il est président de la République par intérim. Mais l' in-
tervention d'autres membres du clan a fmi par calmer
l'ambiance.
Sans donner la moindre explication au peuple qui l'a
« élu », Zeroual, annonce qu'il écourte son mandat et