Page 32 - Fleurs de pavé
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Claude Cotard – Fleurs de Pavé.


            agressif.
            C'est en CHRS qu'on rencontre le plus de violence, autant
            le savoir à l'avance. Beaucoup d'agressifs et de malades
            mentaux, de paranos, de mythomanes, de schizophrènes,
            la plupart cassés par la rue, l'alcool ou la drogue.
            C'est ce qui explique que les gens bien, les gentils (oui oui,
            il   y   en   a   beaucoup   dans   la   rue)  évitent   les   CHR   et
            préfèrent rester dans la rue.
            Vois-tu,   vivre   à   la   rue   ou   dans   des   asiles   de   nuit
            désapprend le savoir-vivre de tout homme (ou femme)
            qui se respecte. Sans compter que la situation d'assisté de
            longue   date   a   aussi   des   conséquences   notables   sur  ta
            capacité   à   retrouver   un   comportement   de   citoyen,
            sociable,  pleinement supportable par son entourage.
            Tu deviens un sauvage, une bête, un animal.
            Tous ceux, sans exception, qui s'en sont sortis en sont
            restés marqué à vie !

                   Dans la rue, tu dois apprendre à te méfier de tout le
            monde.  Tu es devenu une bête sauvage,  et il faut du
            temps pour qu'on te ré apprivoise, beaucoup de temps.
            Après un certain  temps, si on veut te donner un peu
            d'amour, c'est comme si on mettait du sel sur tes plaies,
            sur tes blessures, tu réagis vivement. Tu es devenu un peu
            paranoïaque aussi.
            Il faut dire que par le passé tu as donné ta confiance, et
            voilà où ça t'a mené ! Sans parler de tout ceux qui ont
            prétendus vouloir t'aider et n'ont fait que remuer du vent
            sans réellement t'écouter, sans chercher vraiment à te
            comprendre, sans t'aider réellement. Pour beaucoup, tu
            es un n°, un dossier, point barre. Pour un très grand
            nombre tu n'es pas une personne humaine, tu ne l'es plus.
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