Page 44 - Fleurs de pavé
P. 44
Claude Cotard – Fleurs de Pavé.
psychiatrique, prêt à tout, et peuvent être dangereux,
même pour les autres SDF, mais ils représentent une
minorité.
Entre nous on se connaît plus ou moins et on se méfie des
inconnus comme de la peste, surtout de ceux qui sortent
d'asile psychiatrique.
Le reste ; ce sont des gars et des femmes qui n'ont pas eu
de chance dans la vie, n'ont pas toujours su faire les bons
choix, qui ont mal su gérer certains virages, qui n'ont pas
su dire non quand il aurait fallu.
C'est le cas de " Code pénal " dont je fais connaissance
place du Trocadéro. Son vrai prénom c'est Hubert, un
ancien avocat spolié par son associé d'un bureau d'avocat
qui marchait bien, à Neuilly-sur-Seine. Son surnom vient
qu'il connait le Code pénal par cœur.
Lucas, que je rencontre du côté de Vincennes, est un
ancien sportif de haut niveau qui la veille d'une
compétition essentielle s'est fait casser les deux jambes
par des complices de celui qui devait être son adversaire.
Il n'a jamais pu le prouver et s'est mis à boire pour
supporter, avant de se retrouver à la rue.
Il y a aussi " Toto l'arménien ", que je rencontre à la gare
de l'Est. Toto était le bras droit d'un caïd marseillais qui a
plongé quand son boss s'est fait abattre dans un bar
parisien.
Il y a aussi ceux qui sont tombés sur des femmes
calculatrices et sans morale, comme " Lino le rital ".
Sa femme a pris un amant, et comme Lino était un gentil,
passif et soumis, tant il aimait sa garce, celle-ci a installé
son amant sous le toit conjugal.
Alors, Lino est parti, laissant sa femme avec l'amant, mais
surtout ses gosses.
44