Page 50 - Fleurs de pavé
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Claude Cotard – Fleurs de Pavé.
Là, quelle ambiance le dimanche matin avec tous les
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parieurs faisant la queue au guichet PMU , ceux qui
étudiaient les journaux de courses devant un café, une
bière, un verre de rouge et poinçonnaient leurs tickets
dans une ambiance enfumée et un brouhaha de bon aloi.
Ils étaient assieds à une table, les tickets et Paris-Turf
étalés devant eux sur la table. Les confettis des tickets de
tiercé perforés, partout, à terre, un stylo à la main pour
cocher les chevaux qui allaient leur apporter la fortune.
À midi les commerçants venaient prendre l'apéro au
milieu des mémères aux cabas remplis. Les louchbems
(bouchers), le coiffeur, la marchande de quatre saisons.
Les patrons s'agitaient au comptoir, riant avec l'un, avec
l'autre, alors que le garçon (serveur) courrait d'une table à
l'autre pour servir tout le monde.
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Chez le " le bougnat ", un autre café-tabac, un peu plus
loin, le climat était plus familiale avec ses vieux qui
jouaient aux cartes, son vieux poêle, ses banquettes en
skaï. Là, on ne faisait pas PMU. Aux murs, les photos
d'un certain Doisneau, qui venait de temps prendre un
verre et faire quelques clichés.
Entre l'apéro et les ballons de rouge, le dimanche était
festif.
Au matin, nous allons boire un café. Puis nous
trainons un peu dans la rue. Puis, au bout d'un moment
faisons une pause en nous asseyant sur un banc, devant
une école.
L''école, Nora et moi nous souvenons. Bien que n'ayant
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5 Pari Mutuel Urbain, le tiercé.
6 L'auvergnat. La plupart des patrons de café-tabac étaient
alors de cette région de France.