Page 145 - Des ailes pour le Brésil
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naîtront à la Chácara des noms de : Lacan, Lady, Lara, Lautrec,
Justine et Vana.
Ces femelles avaient l’interdiction de rentrer dans la maison,
ce qui ne fut pas facile à imposer. Quant à ma chienne préférée,
Madonna, une femelle bâtarde dobermann, je la trouvais un matin
en train de baver, couchée dans son coin habituel. Elle me montra
les dents avec un grognement, ce qui était inhabituel.
Madonna s’échappa et nous ne la revîmes plus jamais.
Plusieurs jours après nous apprenions, qu’elle avait été tuée par un
paysan qu’elle avait attaqué et tenté de mordre.
Nous supposions qu’un renard l’avait mordue et qu’elle avait
la rage - ce qui n’était pas rare dans la région. Plusieurs de nos chiens
moururent malgré nos soins journaliers, de piroplasmose transmise
par les tiques - pompeuses de sang.
Pendant mes déplacements dans les champs, nos chiens
étaient toujours devant moi au cas où un serpent surgirait.
Je ne saurais dire combien ils en ont tué ! Je vois encore Lady, un
beau matin, alors que je faisais mon tour du verger, déchirer avec
une violence et une rapidité inouïe la tête d’un grand « Jararaca »,
l’un des serpents les plus venimeux d’Amérique.
Son confrère, le petit serpent Corail, aussi redoutable, était
plus communs.
Un ami brésilien tenant un « viado »
Il est difficile de garder son sang-froid quand vous découvrez à la
tombée de la nuit, une énorme mygale caranguejeira qui se promène
sur un mur blanc du salon de la maison.