Page 147 - Des ailes pour le Brésil
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bleue. Nos chiens furent certainement, avec nos murs de clôture, les
                  meilleures  garanties  de  notre  sécurité.  Dans  notre  voisinage,  de

                  nombreuses maisons furent cambriolées et leurs habitants agressés.
                          Nous  avions  un  couple  de  gardiens  qui  habitait  une  petite

                  maison confortable construite à l'entrée de la propriété.
                         Notre  impénitent  employé  du  nom  de  Rodrigue,  à  qui  j'ai

                  appris la gestion de la propriété et des plantations de palmiers avait
                  une sale mentalité. Lula, le président du Brésil, était son Dieu. Il
                  suivait les réformes sociales le petit doigt sur la couture du pantalon

                  et appliquait les horaires de travail à la lettre.

                   Les mauvaises langues disent du syndicaliste et populiste Lula qu’il
                  s’était coupée volontairement l’auriculaire pour toucher une pension
                  d’invalide. Notre petit Rodrigue était peu téméraire, il avait peur des

                  chevaux, et même de tout et peut-être encore même de son ombre !
                  Il s’était lancé dans l’élevage de poulets et de chèvres sans demander

                  l’autorisation à nos dobermanns, race exclusive et dominante qui ne
                  supporte pas la concurrence.

                   Ils ont rapidement mis fin à ses espérances de devenir éleveur !
                      Près de la ligne de l’équateur la nuit tombe rapidement, vers dix-

                  sept heures.
                       Alors  commence  le  concert  des  insectes  et  des  grenouilles.

                  Souvent, de rares serpents, comme le « Cobra de Viado », une sorte
                  de  boa,  pouvant  mesurer  jusqu’à  six  mètres,  très  friands  de  lait,

                  bêlaient  avec  de  longs  cris  étourdissants  pour  attirer  ses  futures
                  proies.
                      J'avais vu dans les années 50, un film sur des fourmis tueuses qui

                  m'avait beaucoup impressionné : quand la marabouta gronde (The
                  Nike Jungle) , 9 un film américain réalisé par Byron Haskil, sorti en

                  1954, avec Charlton Huston et Eleanor Parker.
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