Page 203 - Des ailes pour le Brésil
P. 203

Si l’on me demande pourquoi, question fatidique, je reste toujours,
                  embarrassé, car je ne peux l’expliquer !

                         De même, si l’on me demande les raisons de mes divorces et
                  la  question  « si  c’était  à  refaire  prendriez-vous  votre  retraite  au

                  Brésil ».
                     Mes circuits cérébraux rentrent en surchauffe, je bafouille, je reste

                  confus.
                   Je pense que ce sont des signes de vieillesse. Dans ces cas-là, il vaut
                  mieux ne pas répondre - le silence est d’or.

                  Comme  j’ai  perpétuellement  des  acouphènes,  bon  nombre  de
                  paroles échappent à mes oreilles et à mes méninges.

                  Aussi, j’ai de plus en plus de mal à suivre de longues conversations
                  en brésilien.
                  Ma trajectoire sociale est complexe, audacieuse, et j’ai eu la chance,

                  sans  trop  de  mal,  d’avoir  pu  m’adapter  au  déroulement  et  aux
                  circonstances de la vie en différents endroits.

                  Au Brésil, un étranger à beau parler la langue et être marié depuis
                  des années avec une Brésilienne, le seul droit qu’il a est de présenter

                  ses papiers en règle.
                   Je me dois d’être reconnaissant au Brésil et à la région du Nordeste

                  de  m’avoir  accueilli  depuis  plus  de  vingt  ans,  alors  que  j'avais
                  envisagé à un moment de retourner en France ou de partir ailleurs.
                  J’ai du mal à m’identifier comme Français, après ces nombreuses

                  années passées dans la brousse de l’état du Ceará, et après avoir
                  voyagé dans de très nombreux pays, dans les cinq continents.

                   Je pense être tout simplement un « citoyen du monde », comme
                  bon nombre d’expatriés ayant des racines françaises.

                  Par contre, je ne reconnais plus la France d’il y a vingt ans et cela est
                  très pénible.

                  N’ayant  pas  la  prétention  d’avoir  tout  vu,  j’ai encore  bien  des
                  chemins à parcourir et des choses à découvrir, si ma santé me le
                  permet…

                      D’après certaines études, notre pays serait, cette année 2018, pour
                  la première fois le pays le plus influent au monde, ne tenant pas en

                  compte son importante armée.
   198   199   200   201   202   203   204   205   206   207   208