Page 204 - Des ailes pour le Brésil
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La  France,  pays  d’abondance, fait  toujours  rêver  pour  ce  qu'elle
                  représente et non ce qu'elle est réellement aujourd’hui.

                         Quand on vit au Brésil, on devient forcément plus patient, la
                  notion  du  temps  du  respect  des  règles  des  horaires  prévus  est

                  souvent illusoire.


                         En dépit des discours et des contempteurs toujours prompts à
                  brocarder notre immobilisme la société française s’est adaptée à la
                  plupart des transformations auxquelles elle est confrontée, comme

                  la mondialisation, souvent dans la crainte, parfois dans la douleur.
                         La décentralisation s’est imposée, l’économie s’est libéralisée,

                  les  frontières  se  sont  ouvertes,  et  nous  sommes  devenus  des
                  Européens.
                         La  famille  au  Brésil  ne  laisse  jamais  un  grand-père  ou  une

                  grand-mère seule, selon la tradition brésilienne.
                  Dans notre région, les familles sont tissées et serrées, cela m'a fait

                  prendre conscience du sens de la famille.
                  Maintenant,  je  suis  plus  attentif,  plus  ouvert  avec  mes  familles

                  naturelles.
                         Ma plus belle aventure a été ma rencontre avec ma femme

                  Éliane et sa famille.
                  Éliane a cinquante ans, elle est une fanatique de la cuisine française
                  - j’ai de la chance !

                  Elle aime la mode, parle un bon français, aime son pays, mais se
                  trouve orpheline d’un autre monde et surtout de la France qu’elle a

                  connue.
                  Elle s’occupe de sa fille et de sa famille, mais surtout de moi avec

                  mes problèmes de santé, tout  en s’entretenant physiquement, en
                  pratiquant la gym douce du Pilate.

                   Notre  fille  Érika qui  a vingt-neuf ans,  que  j’ai  élevée  le  mieux
                  que j’ai pu, ne connaît pas son père naturel ce qui est ici comme
                  ailleurs rentrait dans la normalité.

                  Une  partie  de  sa  scolarité  s’est  effectué  dans  l’école  des  bonnes
                  sœurs  de  Cascavel  avec  sa  cousine  Suzanna,  mais  devant  la

                  progression du trafic de drogue à la sortie de l’établissement, Eliane
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