Page 213 - Des ailes pour le Brésil
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Ce pays multiculturel vit constamment dans la sacralisation de la
beauté physique : c’est la Mecque de la chirurgie esthétique.
On peut dire que les fesses nommées agréablement Boum-Boum
font l’objet d’un véritable culte, tout comme les maillots de bain « le
fil dentaire » sur les plages.
J’ai toujours été étonné, alors que j’ai vécu dix-sept ans dans un
milieu d’agriculteurs pauvres dans la cambrousse du Ceará,
d’entendre certains autochtones de cet État réclamer au Portugal le
paiement d’une dette sociale, considérant que leur colonisation
aurait été mauvaise.
La repentance existe aussi dans ce pays.
Un nationalisme criant se trouve sur les carlingues des avions
d’une compagnie brésilienne et dans beaucoup de lieux publics
brille le slogan « Orgulho de ser brasileiro », orgueil d’être brésilien.
Et comme tout bon chauvin, la devise du Brésil « Ordre et Progrès »
d’Auguste Comte, sur leur drapeau flatte ma vanité nationale.
Les journalistes étrangers, certainement par méconnaissance,
devraient changer les clichés tenaces accrochés au Brésil : le football,
les filles en string, le carnaval ; il y a tant d’autres choses à découvrir,
heureusement.
On ne se sent jamais autant Français que lorsque l'on est loin
de la France.
Les Brésiliens, contrairement aux Français, ne disent que rarement
ce qu’ils pensent, et cela, nous différencie beaucoup.
Nous sommes vus ailleurs, nous français, comme innovants,
arrogants, râleurs, mais en perte de vitesse dans beaucoup de
domaines et pour nos bons amis, les Anglo-saxons, nous sommes
les trublions de la planète.
En 2011, la France a été évaluée par un échantillon22
représentatif de la population adulte dans 27 pays. Et le verdict est
22
largement favorable. Sur les 27 pays sondés, 25 ont une image
favorable de la France.