Page 68 - Epitre a la PRosperite (Alexandre Telfort)
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vue propre; ils ne s’engagent pas; s’ils sont croyants, ils ne vivent
que de l’église, ils y sont tous les jours, toutes les nuits; la gestion
de la chose publique ne les intéresse pas, ils vont à l’église avec
leur passeport, s’adonnent à la prière dans l’espoir du miracle
suivant : obtenir un visa américain; ils ne cherchent que la
première occasion pour laisser le pays. J’ai observé cela même
dans un devoir d’équipe en classe, il y a un ou deux qui font tout
le travail et les autres n’attendent que pour bénéficier de la note,
et si la note s’avère négative ils critiquent assidument ceux qui
ont travaillé. Prenons le cas d’un groupe qui va se divertir dans
un night-club ; il y a toujours un ou deux qui se voient
mystérieusement attribuer la note, alors que les autres
s’interdisent à tout prix de dépenser un sou même s’ils ont de
l’argent en poche. Et quand la caisse commence à démontrer des
signes d’épuisements ou à faire montre de retenue; les jouisseurs
sans scrupule vont ailleurs. En mon temps chers amis, c’est ça
l’idéologie: les travailleurs, les jouisseurs et les « aryenafè ». Et
l’instruction qui est diverse favorise la pérennisation de ce mal,
construit un citoyen contre l’autre, pour que jamais la
tragicomédie ne cesse.
EPITRE A LA POSTERITE, par Alexandre TELFORT Fils