Page 36 - Rapport de Licence
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aussi sa justesse dans le choix des matériaux et des des solutions nouvelles ? La terre n’est elle donc pas
techniques, la réponse aux exigences climatiques, une réponse à certaines problématiques soulevées
l’attention aux usages sociaux et culturels, mais et découvertes lors de mon cycle de Licence ?
aussi sa qualité graphique, totalement à la main, L’expérience est à vivre.
notamment pour ses coupes habitées qui révèlent
son travail sur l’épaisseur et l’usage possible des Mais, avant de poursuivre ce rapport, une
murs. Le cours lui étant consacré, dispensé par question n’a pas encore été soulevée : la quatrième
Rozenn Kervella il y a quelques mois dans le cadre année n’est-elle pas généralement synonyme
de l’enseignement « Art de bâtir » confirmait mon d’échange international pour un étudiant en
intérêt pour ce type d’architecture. architecture ? Ce n’est pas un oubli de ma part.
Après avoir parcouru les destinations possibles
De plus, les conférences proposées durant proposées, une retenait mon attention : Rio de
le mois de février sur l’architecture de terre à Janeiro. La question était donc, pourquoi ? Après
l’ENSAB m’ont permis de découvrir les possibilités avoir posé le pour et le contre, il s’est avéré que
qu’offrait ce type de matériau pour la construction mes raisons d’une envie de mobilité n’étaient pas
bioclimatique, étant une ressource locale sur tout forcément tournées vers un désir premier d’étudier
chantier. Cette approche expérimentale et innovante au Brésil. Cette découverte de ce pays latin par le
de la construction en terre crue ou en paille, m’a biais des études pendant un an ne me paraissait pas
donc amené à réfléchir à la potentialité de suivre la meilleure des solutions, ayant, de plus, quelques
l’atelier de projet de Loïc Daubas. Ce monde à retours sur les conditions d’enseignement dans
la réglementation changeante, revenant à l’acte la ville. Le Brésil c’était pour moi une culture, des
fondamental de bâtir, perdu parfois à mon sens paysages, des coutumes, des architectures que
dans d’autres ateliers lors de mon cursus de licence, je désirais expérimenter sans contraintes. J’aime
m’attire dans le sens où l’occasion de pratiquer, plus que tout voyager, me promener à ma vitesse,
d’avoir un apprentissage réel, se présente très peu prendre le temps de voir. De plus, je savais ce que
dans des études supérieures. Pourquoi manquer je quittais, ayant déjà quelques hypothèses de
cette chance ? Revenir au fondamental, retrouver choix d’atelier, mais n’avait aucune idée de ce que
sa place d’Homme dans son environnement, son j’allais retrouver. Fallait-il prendre le risque ? Suivant
origine, se confronter à cette matière que l’on touche souvent ma première intuition, cette fois ce fut
à peine… de nombreuses raisons de se laisser tenter. autre. Un regret ultérieur ? L’avenir me le dira ! Le
L’architecte n’est il pas là pour résoudre, proposer Brésil se présentera donc à moi, mais mon diplôme