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Que nos regards se tournent vers la Lumière
En loge, le silence du Tout originel est symbolisé par la lumière éternelle
qui brille avant même l’ouverture des travaux à droite sur le plateau du
vénérable. Le rituel laisse cette lumière originelle – lumière divine – dans le
silence car, comme dans la Torah, elle précède le commencement. Le
vénérable s’en détourne, au demeurant, comme le Bet (ב) tourne le dos à
l’Aleph (א), tout en étant conscient de sa présence par le crochet qu’il porte
sur l’arrière. Ce faisant, le vénérable invite les ouvriers de la loge, comme
le guimel ( ג ), à aller de l’avant, à travailler à la construction du temple.
Pour en revenir à la première lettre de l’alphabet hébraïque, la singularité
de l’Aleph (א) est d’intégrer deux dualités ou, plus exactement, deux aspects
de la dualité. La dualité originelle entre ce qui est en haut et ce qui est en
bas, qui forme un tout pour le divin qui en a la maîtrise, et la dualité humaine,
qui exprime l’imperfection de l’homme et le fige dans l’immobilisme du
binaire tout en lui offrant le possible. Pour le divin, cette dualité se fond dans
l’unité de la perfection, là où le frein de ce qui est statique ne se pose pas,
le divin ayant la pleine maîtrise du tout. Pour l’homme, en revanche, cette
dualité est réductrice, d’autant qu’elle est une forme dégradée de l’unité
principielle dans laquelle l’homme est englué. C’est véritablement dans le
Bet et le binaire pur que l’homme se libère potentiellement de ses chaînes,
à charge pour lui d’utiliser les outils qui lui sont offerts.
Ceci explique que notre rituel commence, comme dans la Torah, par le
binaire du Bet (ב).
Je poursuivrai mon propos en faisant remarquer que le delta rayonnant, qui
suggère le raisonnement et la marche de l’esprit dans le ternaire, n’est pas,
à ce stade, la dialectique la plus aboutie. Après le raisonnement par
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