Page 42 - Mon Anarchie

«L’avenir c’est pas la violence,
c’est la Solidarité»

Très belle et très juste phrase de la chanson Mineurs en Danger; des Béruriers Noirs,
vieux groupe punk aux textes et aux prestations scéniques juste énormes.
Beaucoup relient l’idée d’Anarchie à celle de chaos et de violence. C’est vrai pour certaines
ramifications marginales (ce que les médias appellent bêtement «l’ultra gauche») mais on est
plus en 36 non plus c’est extrêmement rare et si pour certains ça reste un moyen c’est en
tous cas pas le but. Si moi même mes propos sont parfois véhéments, il ne faut pas confon-
dre colère et aveuglement.
Je l’ai dit, d’un point de vue idéologique nousautres anarchistes n’avons rien à voir avec les
pierre rhabi, anonymous ou autres «indignés». Nous n’en voulons pas à quelques banquiers
ou quelques notables (sans nier l’oeuvre d’Action Directe pour l’intention, de fait ça c’est
montré stérile) et encore moins à une fantasmagorique judéomaçonnerie (ou t’es Juif ou t’es
Maçon, faudrait savoir) mais au système en lui même, au capitalisme, à l’autoritarisme et au
fascisme qui en découlent. Pas mélanger l’effet et la cause, ni s’inventer des ennemis fictifs.
Mon Anarchie a moi se revendique d’un monde meilleur. La guerre, qu’elle soit bleue, rouge
ou noire, n’a jamais établi cela. Mais au contraire une solidarité concrète et active, au delà
des conventions et des lois qui sont autant de barrières (un monde qui fait son beurre de
l’inégalité et de l’iniquité ne peut permettre cela). Solidarité envers toutes les races, toutes
les sociétés, toutes les générations. Y’a que comme ça qu’on avancera.
Ce livre est la pierre d’un pont pour créer ce monde meilleur, comme d’autres frangins po-
sent chacun sa pierre de la couleur et de la forme qui lui convient. Un monde sans riches ni
pauvres, sans flics ni prisons, un monde où tous et chacun ont le droit et les moyens d’être
heureux, au même titre de frères humains. Le ciment c’est la force d’y croire ensemble, et si
ça tient mal on y rajoutera autant de couches que la vie le permettra.