Page 37 - Mon Anarchie
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La possession: un mal pour un mal



                   J’ai parlé de l’addiction, de la dépendance et de l’interdépendance, là je veux parler de la
            possession. Proudhon disait: «La propriété c’est du vol» avec raison, mais j’utilise le terme «posses-
            sion» pour aller plus loin, dans le sens de la conscience et de la volonté, voire de l’obsession de pro-
            priété.
            Le simple fait d’avoir est une charge. Déjà parce que pour avoir il faut obtenir, par un effort ou un
            paiement souvent disproportionnés. Ensuite parce que possédeer quelque chose (voire quelqu’un)
            est une responsabilité: Ok j’ai ça sur les bras, j’en fais quoi maintenant ? Ensuite parce qu’avec la
            responsabilité vient le soucis, voire la peur: la peur de perdre le bien durement acquis, ou de mal
            l’utiliser, le gaspiller, le ternir. Enfin, sans doute dû au précédent, la nécessité d’en avoir plus, par-
            fois à tous prix. Et finalement le fait d’effectivement en user mal, car l’Homme n’est fait que pour
            avoir ce dont il a besoin et rien de plus. Le plus grand mal de ce siècle est que justement on se sacri-
            fie pour posséder ce dont on a pas besoin, et que de fait on le gaspille. Je parle également de posses-
            sion d’humains car, c’est affreux à dire, mais il y a une nette tendance de nos jours à utiliser les
            gens voire se les approprier. Gens ou choses donc, le capitalisme sauvage culturel nous incite à
            «presser le citron et jeter la peau». Pour cela, souvent, on ne me croit pas tellement c’est contraire à
            nos us et coûtumes, je suis heureux de ne rien avoir (ni argent ni famille à charge ni maison), et de
            ne rien devoir en conséquence, moralement en tous cas. C’est une des plus belles Libertés.
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