Page 23 - Revue 3 A_Neat
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accentué par la symétrie de des boucles brunes encadrant son visage et les bras
tombant latéralement de son buste dont le camée partage équitablement les
contours. Son petit air revêche semble vouloir éloigner les regards.
Les hommes sont aussi bien représentés, chacun dans une attitude bienveillante, se
concentrant plus sur leur caractère que sur le côté anecdotique du décor. Les fonds
sont neutres, les poses traditionnelles, de trois quart, le visage émergeant d’une veste
sombre éclairée par une chemise blanche. C’est cette touche de blanc, cette lueur qui
vient se répandre sur le visage, comme une lumière intérieure. On trouve le portrait
d’un baron aux yeux fatigués mais dont l’intensité me capte. Qui est-il ? Quelle fut sa
vie ? Et son médaillon était-il destiné à une femme ou à ses enfants ? Un portrait
d’homme, de même facture semble lui répondre par la position inversée. Son regard
interrogateur et la lassitude marquent son visage sous des cheveux gris. Et cet autre
qui se présente dans un décor de paysage, rompt avec simplicité à l’unicité pour se
dévoiler et faire ressortir ses centres d’intérêt, nature et poésie puisqu’il tient un livre
ouvert sur son genou.
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Les plus charmants sont les portraits d’enfants, où les artistes ont laissé déborder
leur attachement au monde juvénile qu’ils ont vécu ou bien le revivent par
l’intermédiaire des leurs. Frimousses joufflues de bébés noyés dans la dentelle ou
poses à l’imitation savante des adultes, ces représentations ne laissent pas insensibles.
Le jeune garçon pensif accoudé à un tronc d’arbre est saisi dans la position des putti de la
renaissance. Sous son air pensif, on sent poindre la vivacité de sa jeunesse.