Page 41 - Neant
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Quatre fois, quatre !
C’est le nombre de paddles et
de kayaks que je me suis pris
dans la tête en nageant.
d’une bande d’ados, écoutant un rap
français des plus insupportables, j’ai donc
continué mon chemin. Une autre place, là,
à côté de la famille qui fait des grillades !
J’ai tenu à peine une heure, tant la fumée
de leurs merguez, le cri de leurs gosses
éduqués aussi mal que leur chien, qui avait
une très agréable tendance à me gicler
du sable dessus, à me lécher les jambes,
et à venir se secouer près de moi après
sa baignade ont poussé mes nerfs à bout.
Dernier recours : La plage ! Je me levai donc, laissant mes affaires
sur place, et je décidai d’aller m’acheter
un remontant. Quinze minutes de queue,
près avoir survécu au Paléo, je sortais tout mon matériel : Parasol, chaise quinze ! Pour qu’un crétin d’étudiant me
avoir failli me bruler vif dans longue, glacière, bref, la totale. Arrivé à la- réponde « désolé, je ne sais pas ce que
un chalet de Salvan, je décidai dite plage, déjà trempe alors que je n’avais c’est, et de toute façon, on a plus que des
Ad’aller faire un tour à la plage pas mis un pied à l’eau, il fallait maintenant bières au litchi. » quand je lui demandais
la plus proche de chez moi, histoire de me trouver une place pour m’installer. J’avais le une bière Picon. S’en était assez, je suis
reposer un peu, et de retrouver des idées choix : Il y avait un espace suffisant proche parti énervé comme jamais. Je remon-
normales. Encore une fois, c’était foiré. tais alors à ma voiture, avec une chaise
À peine arrivé, la première galère com- longue détruite par ces sales gosses lors
mence : Les places de parking. On passe de mon absence, un parasol qui ne faisait
trente minutes à se faire guider par des in- que tomber, et une Ève litchi infecte dans
capables agents de sécurité à travers tout les mains.
le village, pour finir par se garer dans un
terrain vague, à quinze minutes à pied de la La seule place
plage. Soulagé d’avoir enfin pu sortir de ma disponible ? À côté
voiture (La prochaine fois, je prends le vélo !), des chiottes !
L’ultime conseil
Alors, après toutes ces mésaventures, voici mon unique conseil pour vos vacances:
Partez ! Fuyez ce pays du diable, courrez à l’aéroport, prenez la compagnie qui
sous-paye le plus ses employés et entassez-vous dans un charter pour deux heures
de vol (Ou plus encore, le but sera de polluer le plus possible ce monde de merde).
Sur place, trouvez le premier hôtel miteux proche d’une plage, balancez vos valises
sur la première femme de ménage venue, et installez-vous sur la terrasse, là où vous
pourrez enfin siroter tranquillement une bière Picon que vous apportera un Philippin
ne parlant même pas anglais (mais au moins, lui, il sait ce que c’est !) .
Elles sont pas belles, là, les vacances ?
Le Matin.ch
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Loïc Toth