Page 13 - ANGOISSE
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- Dès que j’ai été avisé, j’ai demandé que l’on déclenche immédiatement les
        plans  de  réponses  aux  urgences  sanitaires  en  rapport  avec  cette  crise
        exceptionnelle. Qu’en est-il à cette minute ?
        - Je vais me permettre de répondre à cette question si vous n’y voyez pas
        d’inconvénient, Monsieur le Directeur, intervint l’une de ses collaboratrices,
        assise sur le siège mitoyen de Bruno. Comme vous le savez tous ici présents
        nous disposons de nombreux plans d’urgences applicables en fonction de la
        nature de la crise sanitaire observée. Ceux-ci sont rodés régulièrement sur le
        terrain  lors  d’exercices  avec  l’ensemble  des  services  concernés,  hôpitaux,
        médecins, pompiers, gendarmerie ou Police et mairies. Tout n’est pas toujours
        parfait mais globalement ces plans sont parfaitement opérationnels.
        - Alors où est le problème ? S’impatienta le Directeur.
        -  Tous  nos  scénarios  de  crise  sont  soit  localisés  à  une  zone  géographique
        déterminée, généralement assez restreinte, soit en rapport avec une affection
        clairement identifiée telle que la grippe aviaire ou le virus Ebola pour ne citer
        qu’eux. Dans le cas présent la crise sanitaire touche tout le territoire et nous
        n’avons à cette minute aucune idée de l’origine des affections.
           Le Directeur se gratta machinalement son front largement dégarni comme
        manifestation de son inquiétude qu’il tentait pourtant de dissimuler. A l’instar
        de tous ceux, femmes et hommes autour de la table dont le malaise était
        palpable.
        - J’ose présumer que des prélèvements ont été effectués sur les malades et
        qu’actuellement des analyses ont été réalisées dans plusieurs laboratoires.
        - Effectivement, je sais que plusieurs analyses toxicologiques sont en cours
        dans différents points du territoire mais à cette minute encore aucun résultat
        ne nous est parvenu Monsieur le Directeur.
           Ce dernier se frotta encore plus énergiquement le front sans se soucier de
        son entourage et de ce qu’ils pourraient penser de ce comportement quelque
        peu obsessionnel. Il venait pour la première fois véritablement de prendre
        conscience  de  l’ampleur  de  cette  crise  sanitaire,  laquelle  pouvait  très
        rapidement glisser de crise à une catastrophe jusqu’alors inégalée depuis des
        décennies.  Son  visage  se  mit  à  blêmir  en  imaginant  les  conséquences
        dramatiques  que  celle-ci  pouvait  engendrer.  Ce  qui  ne  fit  qu’aggraver
        l’inquiétude dans toute son assistance.

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