Page 9 - ANGOISSE
P. 9
- Annie, où en êtes-vous ?
Le patron s’était adressé à son assistante après avoir à peine franchi le seuil
d’entrée de son bureau.
- Toujours au même point Docteur, toutes les lignes de la Préfecture sont
occupées en permanence. J’ai bien essayé de composer plusieurs numéros
mais je ne suis parvenue à joindre personne jusqu’à présent. J’ai mis un rappel
automatique pour relancer la numérotation du numéro d’urgence toutes les
deux minutes. Je ne peux pas mieux faire à moins que vous ne me demandiez,
suggéra-t-elle, de me rendre physiquement jusqu’à la Préfecture. En moins de
dix minutes je pourrais être sur place et ensuite vous tenir informé grâce à mon
portable.
- Merci Annie de votre proposition mais j’ai besoin de vous ici. De toute
manière je ne sais pas si cela servirait à grand-chose de joindre le Cabinet du
Préfet.
- Je ne comprends pas ?
- Je pourrais vous demander de garder confidentielle l’information que je vais
vous livrer mais ce ne serait qu’un secret de polichinelle.
- Vous m’inquiétez.
- J’ai ma femme qui m’a appelé il y a à peine cinq minutes. Elle ne parvenait
pas à dormir comme à son habitude aussi a-t-elle allumé le téléviseur. Sur
toutes les chaînes d’informations défile en boucle des flashs spéciaux faisant
état du fait que les hôpitaux, cliniques étaient littéralement pris d’assaut
depuis plusieurs heures par des milliers de personnes souffrant d’un mal
inconnu.
- Sur notre région ? Questionna-t-elle d’une voix hésitante.
- Non malheureusement. Sur l’ensemble du territoire national, lâcha-t-il sur un
ton blême qu’il ne cherchait même pas à dissimuler.
Il tenta malgré tout de reprendre contenance. Des décisions devaient être
prises, des choix opérés et il n’avait jamais été homme à ne pas assumer ses
responsabilités.
9