Page 8 - ANGOISSE
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un  volume  considérable  de  patients,  du  moins  en  dehors  de  la  norme
        habituelle, mais pour autant pouvait-on lâcher dès maintenant un terme aussi
        fort, aussi lourd de signification que celui-ci.
           La réponse leur fût apportée dans les secondes qui suivirent.
        - Sachez, poursuivit le patron avec un timbre éraillé par l’émotion, que d’ores
        et déjà deux enfants son décédés. Une fillette de huit ans et un bébé de dix-
        huit mois. Pas de la même famille et apparemment sans aucun lien entre eux,
        les parents étant domiciliés dans deux petits hameaux au sud et au nord de la
        ville, distants d’une bonne quinzaine de kilomètres.
           Un silence glacial plana dans l’assistance avant que le patron ne vienne le
        rompre.
        - Des prélèvements ont été effectués et ceux-ci sont actuellement en cours
        d’analyse  toxicologique  au  labo.  Etant  donné  que  nous  ignorons  encore  la
        source de cet empoisonnement il nous est impossible, à l’heure actuelle, de
        savoir si celle-ci provient d’une ingestion, d’une inhalation ou d’une injection.
        Je  vous  demande  par  conséquent  de  prendre  le maximum  de  précautions.
        Nous devons procéder à l’hospitalisation de chacun des malades et l’ensemble
        de leurs vêtements, chaussures devra être systématiquement enfermé dans
        un sac plastique hermétiquement clos. D’autre part, sur un plan strictement
        médical il faut pour l’instant se contenter de traiter les symptômes avec notre
        arsenal  thérapeutique  traditionnel  concernant  les  nausées  et  les
        vomissements. Tout lavage d’estomac devra être proscrit.
        - Excusez-moi de vous interrompre patron, intervint un collègue de Lucas qui
        se trouvait à sa droite, mais vous avez indiqué que nous devrions hospitaliser
        tous les patients alors que comme vous le savez déjà tous les lits sont occupés
        et je ne parle même pas de ceux qu’on retrouve en pagaille dans les couloirs.
        - C’est la raison pour laquelle je vais devoir maintenant vous quitter afin de
        joindre le Préfet et savoir quelles mesures d’urgence il peut mettre à notre
        disposition.






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