Page 182 - L'Empreinte du temps
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- On dirait un grand morceau de tissu mais comme il n’y a pas
d’ampoule dans le coffre je n’ai pas pu distinguer grand-chose.
- Veux-tu que j’aille te chercher une torche électrique ?
- Non, ce ne sera pas la peine. Par contre je peux te garantir que ça
pue à l’intérieur !
- Vous voyez, je vous l’avais dit, intervint le garagiste.
Philippe prit une longue inspiration comme s’il allait plonger en
apnée et renfonça sa tête à l’intérieur du coffre. Cette fois-ci il attrapa
le tissu et avant même qu’il soit sorti, il se rendit compte qu’il
s’agissait en réalité d’un blouson.
- L’odeur provient de ce vêtement, indiqua-t-il à Clarice tout en
cherchant machinalement à se pincer le nez.
- Donne le moi, je vais le fouiller. Tu as largement fait ta part du
travail.
Clarice le tendit à distance d’une main tandis que de l’autre elle
fouilla les poches intérieures. Bientôt elle perçut un sac plastique, de
ceux qu’on utilisait auparavant dans les supermarchés. Du moins ce
fut sa première impression tactile amoindrie par l’épaisseur du latex
de son gant. Elle tira sur le sac pour l’extraire. Celui-ci opaque, ne
laissait rien entrevoir de son contenu mais la policière imagina
parfaitement ce qu’il y avait à l’intérieur. Elle se tourna alors vers le
garagiste.
- Monsieur, je vais vous demander de détourner votre vue. Compte
tenu des choses peu ragoutantes qui se trouvent d’après moi à
l’intérieur, il est inutile que vous fassiez des cauchemars pendant les
prochaines nuits.
Le garagiste s’exécuta sans poser de question en comprenant
brutalement que les policiers n’étaient pas à la recherche de cette
voiture mais de ce qui pouvait se trouver à l’intérieur. Et qu’il
s’agissait vraisemblablement d’une enquête criminelle même si
aucun des deux ne l’avait évoquée comme telle jusqu’à présent.
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