Page 184 - L'Empreinte du temps
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- Je me pose une question ?
- Vas-y, répondit Clarice tandis qu’ils retournaient au commissariat
avec leur précieux scellé.
- Comme tu l’as toi-même dit, SOURIQUET est plutôt du genre
méticuleux, méthodique, au point où j’imagine que nous ne
retrouverons jamais aucun autre élément de preuve matériel et en
disant cela je pense aussi à cette main coupée. Par conséquent, si je
suis cette logique, comment a-t-il pu oublier de faire disparaître les
globes oculaires ?
- Je l’ignore et lui seul le sait.
- Où ne le sait pas, nota Philippe avec une pointe de mystère.
- Que veux-tu dire ?
- On sait ou plutôt on imagine, bien que cela mérite encore d’être
démontré par des psychiatres, que SOURIQUET est sans doute
schizophrène. C’est-à-dire souffrant d’une double personnalité.
Pourrait-on échafauder l’hypothèse qu’au moment de l’homicide une
partie de lui-même ait agi avec une personnalité, celle vengeresse de
Suzanne VANIAN ainsi qu’avec celle de SOURIQUET lui-même qui
n’aurait, quant à lui, gardé aucun souvenir de ses actes. Comme celui
d’avoir déposé les globes oculaires dans un sac plastique quelconque
qui devait trainer à proximité avant de les glisser dans la poche
intérieure de son blouson ?
- Pour quelle raison aurait-il agi ainsi ?
- Mon raisonnement pour l’instant s’arrête là, désolé.
- Je n’ai pas franchement de grandes connaissances en matière de
psychiatrie mais je dois reconnaître que ton hypothèse se tient plutôt
pas mal. Par contre ce qui me dérange c’est qu’ensuite, si je suis
toujours ta théorie, lorsque SOURIQUET reprend « conscience », à un
moment ou à un autre il va normalement finir par s’apercevoir qu’il y
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