Page 188 - L'Empreinte du temps
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- Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
- On attend et on croise les doigts.
Leur voiture était stationnée avec une vue directe sur la porte
d’accès à la maison d’arrêt. Clarice manipulait nerveusement son
téléphone portable, vérifiant toutes les minutes qu’il était bien en
fonctionnement. La batterie était faible et elle se morigéna
intérieurement de ne pas avoir pensé à prendre le câble de
chargement pour l’allume-cigare. La policière avait menti à Laurent
en indiquant que SOURIQUET risquait de s’enfuir mais désormais, ce
pieux mensonge destiné à accélérer la recherche ADN pouvait, elle
en prit conscience, devenir bientôt réalité, sans qu’ils ne puissent
agir. Cela l’agaçait au plus haut point. Elle n’avait pas fait ce métier
pour laisser s’échapper des coupables en restant les bras croisés.
Philippe était paradoxalement beaucoup plus calme et serein même
s’il manifestait malgré tout son agacement à patienter ainsi. C’était
un homme de terrain, un homme d’action et comme tous ceux du
genre il détestait demeurer inactif.
- Dis-moi, la questionna-t-il, j’ai une question un peu personnelle à te
poser.
- Pose toujours, on verra bien si j’ai envie de te répondre.
- J’aime bien ton prénom, là n’est pas la question mais pourquoi tes
parents t’ont-ils prénommée Clarice ?
- Eh bien c’est très simple et en plus ce n’est pas indiscret, nota-t-elle
en souriant, mes parents avaient lu et adoré le roman de Thomas
Harris « le silence des agneaux » et comme l’héroïne se prénommait
Clarice et qu’ils trouvèrent ce prénom sympa, ils me l’ont donné.
- Jamais lu ce bouquin.
- Alors tu as peut-être au moins vu le film du même nom ?
- Non plus.
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