Page 190 - L'Empreinte du temps
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- Effectivement de ce point de vue-là tu as parfaitement raison,
concéda Philippe après une rapide réflexion.
Ils n’eurent plus guère à patienter très longtemps. La vue de la
porte de la maison d’arrêt leur était masquée mais Philippe était sorti
de la voiture afin de pouvoir observer les différents mouvements.
- Il sort ! Cria-t-il à l’attention de sa collègue.
Clarice sortit à son tour en tenant fermement à la main son
smartphone. Comme elle s’y attendait et l’espérait les deux
journalistes devant elle se précipitèrent à la rencontre de
SOURIQUET. Celui-ci était tout sourire et affichait un air vaguement
hautain. Celui qui lui donnait la nausée, l’écœurement. C’était sans
doute ce même air orgueilleux, pensa-t-elle, qu’il avait présenté à sa
victime avant de commettre ses actes de barbarie. Combien avait dû
être son allégresse d’exercer sa vengeance après de si nombreuses
années. Au mépris de l’horreur absolue.
Elle vit que son collègue avait la velléité de s’approcher en le
voyant trépigner sur place, prêt à démarrer au quart de tour.
- Philippe, nous allons rester en retrait pour l’instant.
- J’ai besoin d’entendre toutes les saloperies qu’il doit dire sur nous
en ce moment même.
- Et ça servira à quoi ?
- A faire monter mon désir de lui écrabouiller la tête à cet enculé !
- Tu veux en quelque sorte te venger de ce mec, prononça-t-elle d’une
voix calme en parfaite opposition avec le timbre passablement excité
de son collègue.
- Pas me venger mais lui donner une bonne leçon.
- Et que vois-tu comme différence entre se venger et donner ce que
tu appelles une bonne leçon ?
Philippe demeura bouche bée quelques secondes, dans
l’incapacité de répondre.
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