Page 191 - L'Empreinte du temps
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- Bien, je crois que tu commences à comprendre. Qu’a fait
SOURIQUET en commettant ce crime sinon exercer sa vengeance.
Rendre la pareille. Le danger dans ce type de raisonnement c’est
qu’on peut finir par le prendre lui-même, ou celle qu’il fut en tant que
Suzanne VANIAN, comme une victime. Permettant de légitimer par la
même occasion l’homicide commis. Sauf que ce ne peut pas être la
Justice mais juste une vendetta. En remplaçant l’état de droit par la
loi du Talion. Et cela je ne peux pas l’imaginer dans notre société à
moins de devenir rapidement le far-west avec inévitablement le
pouvoir des forts sur les faibles. La remise en question de tous les
fondements de notre démocratie.
- Désolé Clarice, nota Philippe tout contrit en prenant conscience de
son inutile agitation. C’est une fois de plus toi qui a raison. Cela ne
sert à rien de m’énerver de cette façon. Heureusement que tu es bien
plus forte que moi.
- Non, pas plus forte. J’ai parfois également des instincts qui se
réveillent en moi comme tout être humain. J’essaie simplement de
tenter de les canaliser pour ne pas à avoir à me les reprocher un peu
plus tard, c’est tout.
Le smartphone se mit à sonner brusquement. D’un geste vif la
policière décrocha sans vérifier qui était son correspondant mais avec
la certitude qu’il s’agissait bien de l’appel qu’elle attendait.
- Laurent, je te dérange ?
- Non et vas-y vite car je n’ai presque plus de batterie.
- C’est positif. Les globes oculaires sont bien ceux de Rolande
CUGNET.
- Oh que je t’adore ! Ce n’est pas Noël mais tu viens de me faire le
plus beau des cadeaux, merci.
Philippe qui n’avait pourtant entendu que la voix de sa collègue
comprit rapidement que le résultat était conforme à ce qu’ils
attendaient.
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