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La Chaloupe - décembre 2017
Il y avait plusieurs taux : la plus importante des caution, tous ces employés étaient recrutés au loin et
dîmes était prélevée sur le blé (environ 3% de la ré- pratiquement aucun ne portait un nom du pays. Ils de-
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colte à PLOUHARNEL : la 33 gerbe) et éventuelle- vaient vivre un peu à part du reste de la population et
ment sur la boisson produite (ici, le cidre surtout à par- être assez mal vus. Il y en avait un bon nombre à
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tir du 18 siècle). Le pourcentage était moindre et va- PLOUHARNEL, sans doute par ce qu'il y avait des
riable sur les autres céréales, le millet, le sarrasin, les risques de trafic entre la « côte » et l'intérieur. L'unité
pois, le chanvre, les fruits, les légumes (et même sur le de base était la « BRIGADE », unité de 4 à 20 gardes
« croît » des troupeaux et des animaux de basse- cour). sédentaires ou ambulants (à cheval), commandée par
L'enlèvement des moissons ne pouvait se faire un brigadier et 1 ou 2 sous-brigadiers. Ils patrouil-
laient partout, sur les chemins, dans les ports, sur la
qu'après le passage du « décimateur ».
côte, à l'entrée et à la sortie du bourg comme dans les
À tout cela, s'ajoutaient :
villages. C'était une formation paramilitaire. Tous ces
employés étaient exempts de taille (fouage), pouvaient
LES IMPÔTS INDIRECTS
porter des armes et étaient considérés en même temps
C'est-à-dire tout un ensemble de TAXES et de
que redoutés. Instruits, ils savaient tous, au minimum,
PRELEVEMENTS divers
signer et, pour la plupart, écrire : on trouve, ainsi, au
e
Les AIDES ou taxes sur la circulation et la con- 18 siècle, à PLOUHARNEL :
sommation des denrées (boissons, huiles, savons, pa-
- en 1712, Vincent BENARD, receveur des droits
pier, cartes à jouer, poisson, bétail, bois, etc.
des vins.
Les TRAITES : droits prélevés à l'entrée et à la - dans les années 1720-1730, plusieurs HAMAR,
sortie des marchandises (ancêtres de nos octrois) ; et employés des Fermes et du Tabac - dans les années
ce que l'on a appelé parfois le « CENS », à partir de 1742-1756 .plusieurs CAREL, employés des Fermes
1705, toute une série de droits de mutation sur la
moindre transaction (1% de la valeur des terres par du roy.
exemple), de même que sur tout acte judiciaire ou no- - En 1750 Claude HEBERT, sous-brigadier au
tarié. bourg.
Le système de perception de ces impôts était celui - en 1773 Jean-François BERTHELOT, receveur
de l'affermage : Les « FERMES du ROY » étaient des dans les Fermes .
compagnies de financiers qui prenaient en bail la levée - Jean-Hyppolite AMBLARD, Julien MAHE,
de ces impôts .Elles versaient au ROI une somme for-
faitaire et percevaient ensuite pour leur compte l'impôt Louis Le BORGNE, receveurs.
royal dans toute l'étendue du royaume. La Grande Or- - en 1782/84, Henri de QUENECHQUIVILLY Re-
donnance sur les FERMES date de COLBERT - juillet ceveur des Devoirs, qui réside au « château » de KER-
1681- et regroupait tout ce qui préexistait, y compris la GONAN et encore quelques autres.
Ferme des tabacs qui s'en détachera, à nouveau, un
Tous seront remplacés par des douaniers dès la dis-
peu plus tard. La Ferme générale avait son siège à PA- parition de la Ferme Générale en 1792, et, c'est ainsi
RIS et le Royaume était partagé en 5 grandes Fermes,
dont celle de Bretagne. Sous les ordres des directeurs, que l'on retrouvera, en l'an 13, à Sainte BARBE, un
contrôleurs généraux, inspecteurs, il y avait toute une lieutenant des douanes : Jean-François TRICON.
« armée » d'employés des Fermes, ancêtres de nos À suivre…
douaniers (parfois baptisés « gabelous » alors qu'il n'y
avait pas de gabelle en Bretagne)... Par mesure de pré-
Albert Janot
Dolmen de
Crucuno
Photo S. Le Pallec
ERRATUM : suite à une malen-
contreuse erreur de ma part, j’ai
indiqué, dans le N° 123 comme
auteur de l’article « Une vie, Un
destin », Dominique Guillou au
lieu de Dominique Toulliou. Pour
des raisons d’ordre familial,
Mme Toulliou m’a demandé de
rééditer son article. Vous le trou-
verez donc à partir de la page sui-
vante. J’espère que Mme Toul-
liou me pardonnera cette erreur.
Nicole Le Pallec
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