Page 47 - le barrage de la gileppe
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Chaque jour des visiteurs arrivaient de tous les points de l’arrondissement pour jouir du
spectacle de cette fourmilière d’ouvriers occupés à élever le gigantesque monument.
Les travaux ont été momentanément interrompus le samedi 9 octobre 1869 par une
cérémonie dont nous devons dire quelques mots.
LA POSE DE LA PREMIÈRE PIERRE
A onze heures et demie, le Conseil Communal au complet, recevait à la gare du chemin de
fer de Verviers, MM. Jamar, Ministre des Travaux publics, Pirmez, Ministre de l’intérieur,
Ch. de Luesemans, Gouverneur de la Province, Maus, Inspecteur Général des Ponts et
Chaussées, Gernaert, Inspecteur général honoraire des Mines, Jamme, Commissaire
d’arrondissement de Liège, Crepin, de Parmentier et Carré, Ingénieurs en chef des Ponts
.
et Chaussées, Louis Hymans,Membre de la Chambre des Représentants, Laloux, Greffier
provincial, Blonden, Ingénieur de la ville de Liège et Conseiller provincial, Prost, Pinsart,
Groulard et Bodson, fonctionnaires des Ponts et Chaussées, Stevens, Secrétaire général
au Ministère des Travaux publics, etc.
M. Bidaut, fils de l’auteur des plans, accompagnait ces messieurs, auxquels MM.
Laoureux, Sénateur de l’arrondissement de Verviers, Moreau, David et VanderMaesen,
Députés, Fabry, Henri Pirenne et Alfred Simonis, Conseillers provinciaux et des
Magistrats, des Industriels et des Journalistes vinrent se joindre.
Après quelques mots de bien venue, dits par M. Ortmans-Hauzeur, Bourgmestre de
Verviers, un déjeuner, préparé par M. Rensonnet, est servi dans le salon royal de la Gare
Un train spécial conduit, une heure après, les invités à Dolhain. Là, les plus beaux
équipages de la ville sont à leur disposition. Une longue file de voitures, précédée et suivie
de pelotons de gendarmerie, conduit les invités en quelques minutes sur le chantier des
travaux.
Foule partout, arcs de triomphe, drapeaux, écussons, etc., enfin tout ce qu’il faut pour
donner un grand air de fête à la vallée. Les lignes que doit suivre le mur colossal sont
hauteur et la
indiquées sur les deux riveil marque la direction du barrages par des milliers
de drapeaux. Un câble garni de pavillons est tendu d’une montagne à l’autre :
.
. Des groupes d’ouvriers avec leurs instruments de travail sont massés sur les flancs des
collines. Ils donnent un cachet particulier à cette grande mise en scène La vue de la vallée
est splendide.
Les gendarmes en grande tenue et le corps des pompiers de Verviers forment la haie
autour d’un pavillon-plate-forme élevé au milieu du mur.
L’arrivée du cortège est saluée par des détonations d’artillerie; MM. Braive et Caillet
reçoivent les invités et M. Grandfils, bourgmestre de Membach, leur souhaite la
bienvenue.
M. Ortmans-Hauzeur ouvre la cérémonie par un magnifique discours, dans lequel il
retrace avec éloquence les bienfaits que l’immense monument doit procurer à Verviers.
Le barrage qui, d’après les calculs de M. Bidaut, devait avoir une hauteur de 46 mètres,
n’avait été adjugé par le Gouvernement que pour une hauteur de 36 mètres. Verviers avait
protesté parce que ce barrage devait être insuffisant pour retenir les eaux nécessaires à
l’industrie. Les protestations n’avaient eu aucun résultat satisfaisant ; aussi est-ce avec
une joie profonde qu’on entend dire par M. Jamar, Ministre des Travaux publics, dans sa
réponse officielle à M. Ortmans, que le Gouvernement est décidé à faire poursuivre les
travaux jusqu’à la hauteur de 46 mètres