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sonnent de manière tellement lugubre ! expliqua-t-il à son hôte. "
autres.
pouvait indiquer l’heure de la sorte ! Les horloges habituelles
Concentrons-nous sur nos propres progrès, non sur ceux des
« Évidemment ! s’écria Rav Dov Ber. Seule l’horloge du ‘Hozé
Les comparaisons sont contre-productives et démoralisantes.
pour finir accrochée au mur de cette chambre d’auberge.
dessus son épaule pour vérifier que personne ne nous rattrape !
tous ses biens, et l’horloge était passée d’un propriétaire à l’autre
caractère. Il est déprimant de passer son temps à regarder par-
de sa pauvreté, un héritier du ‘Hozé avait été contraint de vendre
modifier notre perception des choses et travailler nos traits de
au célèbre ‘Hozé de Lublin, Rav Yaakov Its’hak Horowitz. En raison
Pour surmonter ce facteur de mécontentement, nous devons
recherches. Or, il s’avéra que cette pendule avait un jour appartenu
Pour satisfaire son client, l’aubergiste effectua quelques
vainqueurs incontestés.
les autres. Vous devez absolument me dire d’où elle vient ! »
l’existence comme une compétition dont ils doivent être les
- Non, non ! insista Rav Dov Ber. Cette horloge n’est pas comme
pairs. Persuadés qu’eux seuls ont le droit de réussir, ils considèrent
leur bonheur en comparant leurs performances à celles de leurs
comme celles-ci dans tout le pays.
Beaucoup d’individus sont malheureux parce qu’ils évaluent
Il s’agit d’une horloge tout à fait ordinaire. Il y en a des centaines
- Pourquoi cette question ? demanda l’aubergiste interloqué.
toujours que l’autre est plus satisfait que ce qu’il est réellement.
suspendue dans ma chambre ! D’où vient-elle ?
Or, cet objectif est très difficile à atteindre, car nous pensons
« L’horloge ! s’écria-t-il d’un ton surexcité. La magnifique horloge
problème est que nous voulons être plus heureux qu’autrui.
du Ciel.
demanda à voir l’aubergiste.
il est relativement simple d’accéder à la joie intérieure. Le
garantir que la joie ne tourne pas à la frivolité ? C’est la crainte
I
la nuit dans une auberge au bord de la route. Le matin venu, il
La joie élève, et la crainte soumet. Qu’est-ce qui peut
Lors de l’un de ses voyages, Rav Dov Ber de Radoshitz passa
La joie intérieure
de son environnement.
verser des larmes. (Rav Israël Salanter, Tenouat HaMoussar)
La joie du ‘Hozé de Lublin le reliait même aux objets inanimés
alcoolisées, tandis que le moussar déconseille parfois de
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Les ‘hassidim encouragent les danses et les boissons
équivaut à une profonde tristesse. »
Le Baal Chem Tov a dit : « La crainte du Ciel sans sim’ha
Notre existence et notre vitalité sont des cadeaux du Ciel,
Matière à réflexion
sa valise, il fut abordé par un homme qui proposa de lui vendre (Rabbi Nathan, Lettre 11). octroyant ses immenses bienfaits, chaque jour et chaque instant d’incroyables miracles que le Créateur accomplit en nous et de vieux souli
quelques pierres précieuses à un prix dérisoire. Le négociant lui
répondit d’un ton désappointé que les diamants étaient certes
magnifiques et à un tarif défiant toute concurrence, mais qu’il
n’avait malheureusement pas d’argent pour les acheter.
Le vendeur ne renonça pas pour autant et lui expliqua la
raison de cette ristourne : « J’ai de bonnes raisons de croire que
la police est à mes trousses, et elle va me confisquer tous mes
64 70 biens pour une sombre histoire d’accusation mensongère. Je dois
immédiatement convertir mes diamants en liquidités. »
La joie est contagieuse Affronter les défis de négociant. Ce dernier ne pouvait quitter des yeux les magnifiques
Il fit à nouveau miroiter les pierres précieuses devant le
D ’après la Guemara, une ama triste est une mesure ’existence est jalonnée de toutes sortes de difficultés. La diamants étincelant dans la lumière. Le prix était une véritable
l’existence
exacte, et une ama joyeuse est une mesure généreuse.
aubaine. Il se demanda s’il n’allait pas utiliser l’argent restant pour
effectuer l’achat.
(Traité Érouvin 3b)
les problèmes financiers, des relations qui se dégradent,
La sim’ha se place dans un contexte de don. La tristesse incite L souffrance physique, les bouleversements émotionnels, Après avoir hésité quelques instants, notre homme proposa
180 roubles pour tout le lot et son offre fut acceptée.
l’homme à se replier sur lui-même, alors que la joie le dispose ainsi qu’une multitude d’autres tribulations constituent notre lot à
à l’expansion. Lorsqu’un individu est heureux, il partage tout tous. Avec uniquement 20 roubles en poche pour son trajet de
naturellement sa satisfaction et son entrain. Il est également retour, le négociant dût se contenter de logements réservés
apprécié des autres, peu enclins à se disputer avec quelqu’un Confronté aux multiples défis de l’existence, l’homme a aux indigents, et fit halte bien souvent dans des étables et des
animé d’intentions pacifiques ! naturellement tendance à se laisser envahir par la colère, voire granges. Il utilisa ses maigres ressources pour acheter la nourriture
par le découragement. Il pourrait pourtant envisager toutes ces la moins chère en quantités minuscules.
Les émotions étant contagieuses, nos sentiments influencent embûches de manière positive, s’il parvenait à considérer les
Un confrère finit par l’apercevoir en train de dormir par terre au
immanquablement notre entourage. Que nous nous trouvions à obstacles comme des opportunités de grandir et d’affiner ses
beau milieu de mendiants.
la maison ou sur notre lieu de travail, un sourire optimiste et des traits de caractère.
« As-tu tout perdu ? lui demanda-t-il avec inquiétude.
paroles encourageantes ensoleillent toutes les pièces.
Un matin, alors qu’il n’était encore qu’un jeune enfant, Rav
- Pas le moins du monde ! répondit notre négociant. Ma
D’après Rav Israël Salanter, le visage d’une personne est Aharon de Belz accompagna son père, Rav Issakhar Dov au mikvé. situation financière n’a pas changé, Baroukh Hachem.
considéré comme appartenant au domaine public. Même lorsque L’eau étant très chaude, le petit Aharon s’écria : « Oy ! Oy ! » Mais - Pourquoi loges-tu donc dans de telles conditions ? demanda
nous nous sentons meurtris intérieurement, nous avons le devoir très vite, il s’exclama : « Aaaaaah ! Aaaaah ! »
350 Affronter les défis de l’existence (Michlé Ha’Hafets ‘Haïm, p. 125) # Son ami lui confirma qu’il avait pris la bonne décision. « Cela valait « À chaque fois que je suis accablé par les difficultés de ma Il montra alors à son a
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346 Désagrément ou catastrophe ?
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suffit à leur donner envie d’essayer.
l’enthousiasme des hommes plongés dans leur étude, cette ferveur
religieuse après avoir visité un bet midrach. Impressionnées par
que de nombreuses personnes sont attirées par la pratique
vivant de kidouch Hachem. Les professionnels du kirouv affirment
(Shabbos Stories)
Un Juif pratiquant qui arbore un visage souriant est un exemple
retrouver mon dentier ! »
des mains et de s’exclamer : « Merci, Hachem, de m’avoir aidé à
exprime sa tristesse à son entourage, plus il s’accable lui-même.
Nissin trouva son grand-père assis sur son lit, en train de taper
détresse de son prochain. Tenez-le-vous pour dit : plus un individu
après la réapparition de la précieuse prothèse, le petit-fils de Rav
de la réussite d’autrui. Plus encore, il se console en apprenant la
Le dentier fut retrouvé avant le début de la fête. Quinze minutes
Un homme malheureux n’aime pas être témoin de la joie et
nouveau un chant joyeux.
personne. »
avoir raccroché le combiné du téléphone, Rav Nissin entonna à
d’ôter tout signe d’inquiétude de mon visage pour ne tracasser
de fabriquer un nouveau dentier à temps pour Pessa’h. Après
autres devraient-ils souffrir de mes préoccupations ? Je m’efforce
Il appela alors son dentiste, qui lui annonça qu’il était impossible
d’une nature très anxieuse, confia-t-il un jour. Mais pourquoi les
notre possible avant de déclarer que le problème est insoluble. »
la yéchiva de Baranowitz, rayonnait toujours de joie. « Je suis
Soudain, il s’arrêta et fit remarquer : « Nous devons faire tout
Le visage de Rav Yaakov Israël Lubchansky, le Machguia’h de
de son petit-fils, et se mit à chanter et à danser.
visage peuvent profondément influencer notre entourage.
Sa décision, je l’accepte avec amour et avec joie ! » Il prit les mains
pas que nous vivons en société et que les expressions de notre
de Hachem que je ne mange pas de matsa ce Pessa’h. Si telle est
bienveillance à l’égard des personnes qui l’entourent. N’oublions
succès. Rav Nissin lui dit alors : « C’est apparemment la volonté
inversement, un homme arborant une mine joyeuse exprime sa
Son petit-fils l’aida à chercher dans toute la maison, mais sans
individu de mauvaise humeur constitue une menace publique. Et
ne pouvoir consommer de la matsa le soir du Séder.
Tout comme un trou béant au beau milieu de la route, un
Pessa’h. La perte de ce dentier lui causait un seul souci : celui de
joyeux. Un jour, il égara sa prothèse dentaire peu de temps avant
inévitablement les autres.
d’avoir l’air heureux, car nos expressions négatives affectent
Rav Nissin Pil’hik, un ‘hassid de Karlin-Stolin, était toujours