Page 6 - Grimoire de Sorcellerie et Manichéisme
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I - La représentation du manichéisme dans la sorcellerie
La sorcellerie est, dans la croyance populaire, généralement associée
au mal et à la marginalité. Nous avons tous en tête l'image de la vieille
sorcière hideuse, recourbée sur son balai volant ou préparant d'infâmes
mixtures dans son chaudron ensorcelé. Toutefois, qu'en dit l'Histoire?
1 – La sorcellerie dans l'Histoire et la littérature
De l’Antiquité jusqu’à nos jours, de nombreux types de sorciers se sont
succédés. Tantôt exécrés tantôt adorés, on prête aux sorciers des pouvoirs
magiques ; au fil du temps, les hommes ont créé un véritable mythe autour
de la sorcellerie et ses représentants. De nos jours, les sorciers et surtout les
sorcières sont de méchantes vieilles femmes de contes pour enfants. Mais au
Moyen-Âge, ou même avant la création du terme « sorcier », des personnes
dotées de pouvoirs ont existé dans les légendes ou dans l’imaginaire populaire.
Dans l’Antiquité, les sorciers n’existaient pas à proprement parler, et
étaient exclusivement des femmes. Ces sorcières étaient plutôt des prêtresses
dotées du pouvoir de soigner ou de prophétiser l’avenir, ou des enchanteresses
liées au dieu Pan et donc à la nature. Elles étaient par ailleurs rarement
totalement humaines : c’étaient en général des nymphes ou des descendantes
de dieux. Plusieurs de ces « sorcières » sont très connues, par exemple
Médée, femme maléfique associée au
mythe de la Toison d’Or, qui tue
entre autres ses enfants pour se
venger de son mari, Jason, qui l’a
trompée. On peut aussi citer Circé,
sur l’île de laquelle échouent Ulysse et
ses compagnons dans L’Odyssée
d’Homère. Elle métamorphose les amis
Gravure de Circé ensorcelant l'équipage du héros en porcs mais lui propose
d'Ulysse
finalement de partager sa couche et
les transforme à nouveau en humains.
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