Page 7 - Grimoire de Sorcellerie et Manichéisme
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Même si certaines « sorcières » sont mauvaises, on ne peut parler de
manichéisme. En effet la sorcellerie est juste un moyen pour ces femmes de
parvenir à leurs fins. On peut aussi noter que des « sorcières » sont souvent,
dans la littérature antique, à l’origine de péripéties subies par les Héros,
comme peuvent l’être les dieux.
C’est au Moyen-Âge qu’est créé le mot sorcier, désignant des personnes
maléfiques possédant des pouvoirs magiques et amateurs de poisons et autres
potions. Comme durant l’Antiquité, les personnes désignées comme sorciers
étaient souvent des femmes. Dans les villages, tous les malheurs étaient
attribués à des sorcières pernicieuses. La sorcellerie, considérée comme l’œuvre
du Diable, est interdite, et une Chasse aux Sorcières est d’ailleurs perpétrée
du XVème au XVIIème siècle environ. Durant celle-ci, presque 100 000
femmes ont été exécutées, parfois avec leurs enfants, au nom de la religion.
Les sorciers et sorcières étaient torturés et « testés » pour obtenir leurs
aveux. Les suspects étaient piqués ou jetés à l’eau pour déterminer si ils
étaient ou non liés au démon. Si les blessures ne saignaient pas ou si ils
remontaient à la surface, ils étaient jugés coupable de sorcellerie et brûlés. Les
tests étaient très cruels et il était rare que les malheureux, même jugés
innocents, en réchappent. Les cibles étaient des femmes du commun,
suspectées par leur entourage, ou des vagabonds la plupart du temps pauvres.
Il a cependant existé de rares cas ou des femmes nobles ont été reconnues
comme sorcières, notamment la Marquise de Brinvillers dite La Voisin qui, de
1679 à 1682 a empoisonné de nombreux enfants en bas âge. Malgré tout
cela, les sorciers suscitaient une certaine admiration mêlée de crainte : ils
étaient consultés pour leurs potions ou leurs sortilèges par les villageois et
étaient donc indispensables aux peuples qui, ne connaissant pas les maladies,
les attribuaient au diable. Enfin, il leur était associé un grand nombre de
pratiques ou de particularités. Il étaient réputés pour vivre en ermites dans la
forêt, participaient à des sabbats, et passaient un pacte avec les démons.
C’était en tout cas l’image communiquée par l’Église et les écrivains, qui
rédigeaient des études sur les sorcières. Mais en réalité elles étaient souvent
seulement sage-femmes ou guérisseuses et pratiquaient une médecine
traditionnelle à base de breuvages, de racines et d’herbes.
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