Page 28 - Les Fractures du poignet et de l'avant-bras
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L’algodystrophie est un problème majeur pour le patient en cas d’handicap important, il l’est
aussi pour le chirurgien car la perte confiance du patient peut se transformer dans certains
cas en agressivité et en non-compréhension de la part du patient et peut amener à des
conflits voire des procès.
Ces problèmes d’algodystrophie seront discutés dans un chapitre à part, cependant j’y
attache une importance capitale, car il me semble que le taux d’algodystrophie ou plus
simplement de dystrophie voire de douleurs post-opératoires incomprises mais pourtant
bien explicitées par le patient est relativement important après un traumatisme ou une
intervention chirurgicale.
Ces douleurs chroniques ont déjà eu plusieurs noms (algodystrophie, syndrome douloureux
régional complexe, Sudeck...).
Il y a des critères comme les critères de Budapest afin de pouvoir déterminer de manière
objective la présence de ce syndrome douloureux régional complexe.
Personnellement je continue à parler d’algodystrophie et quand j’ai un doute je demande
systématiquement une scintigraphie. Ce doute clinique est évalué à 95% de diagnostic
scintigraphique positif après réalisation de la scintigraphie.
Le problème en cas de persistance d’une raideur importante par exemple après un
traumatisme tel qu’une luxation interphalangienne proximale ou une entorse métacarpo-
phalangienne avec scintigraphie négative posera problème pour le patient, il se sentira
perdu car le diagnostic de cette raideur et la présence de douleurs chroniques ne peuvent
avoir de nom scientifique.
Personnellement, je parle de dystrophie dans ces cas, le traitement est cependant identique
à celui d’une algodystrophie prouvée par scintigraphie.
Avant d’envisager une intervention chirurgicale, de la vitamine C sera prescrite, de même
qu’en cas d’algodystrophie avérée.
La justification de cette demande de scintigraphie est d’une part le fait d’avoir une preuve
objective qui permettra au patient de mieux comprendre l’origine de ces problèmes.
D’autre part cet examen est impératif également en cas d’incapacité de travail, vis-à-vis des
assurances et des médecins conseils de mutuelle, ceci permettra de mieux justifier la
poursuite d’une incapacité et surtout de pouvoir avoir un nombre suffisant de séances de
kinésithérapie en fonction de cette pathologie.
Enfin après avoir étudié pendant plusieurs années le pourquoi de la survenue de ces
algodystrophies en recherchant notamment les causes chirurgicales potentielles telles que
type d’anesthésie, pression du garrot lors de l’intervention chirurgicale, longueur de
l’intervention…, nous n’avons malheureusement pas pu mettre de critères objectifs en cause
actuellement.
Par contre, même dans des interventions mineures ces problèmes d’algodystrophie peuvent
survenir. Une étude qui a été faite dans le service retient cependant mon attention, il s’agit
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