Page 120 - LETTRES AMICALES ET AMOUREUSES
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HOMME BLESSE


                                  Cela sera vraisemblablement mon ultime récit,
                                             Et ma dernière souffrance,
                                           Car ma déception est immense.
                                     L'homme timide que je suis, a osé avouer
                                    Pour la première fois, son puissant Amour
                                       Par écrit à cette merveilleuse femme,
                                  Hélas mariée et mère de deux grands enfants,
                                     Que j'ai aimée depuis les premiers jours
                                      De notre rencontre fortuite et agréable.
                                   Tout a basculé lorsqu'après avoir lu la lettre
                                       Qui lui était destinée elle m'a opposé
                                          Un refus catégorique, prétextant
                                Que rien ni personne, ne la ferait changer d'avis.
                                        A cette réponse, j'ai cru comprendre
                                      Que je lui inspirais un profond dégoût.
                                      Je suis désagréablement blessé, meurtri
                                    Par cette vérité qui s'impose à ma naïveté.
                                             J'avais simplement pensé,
                                          Qu'elle aussi aurait pu m'aimer.

                                       Ma blessure, car elle est permanente,
                                    Sera difficile, sinon impossible à cicatriser.
                                  Elle restera à jamais, gravée dans mon cœur.
                                       Après ce funeste échec j'aurai appris
                                 Que cette magnifique Vénus, ce Soleil éclatant,
                                             Préfère sans aucun doute,
                                              Les femmes aux hommes,
                                        Les cons, les brutes et les dominants
                                     Aux vrais gentils, tendres et romantiques.
                                     C'est pour tout cela, que depuis cet aveu,
                                     Je me sens sale, laid, vieux et incompris
                              Car jusqu'à aujourd'hui, les femmes que j'ai aimées
                                          Avaient toutes fait le premier pas
                                       Et maintenant que j'ai osé moi-même,
                                         Franchir le seuil de cette intimité,
                               Tout s'est écroulé, et il n'en restera que des ruines.
                                    Adieu mon bel Amour, ou plutôt au revoir
                              Car on se retrouvera sûrement dans un autre monde
                                       Et cet immense Amour que je te porte
                                                Restera indestructible


                                              Alejandro Alé 24/10/2007
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