Page 170 - LETTRES AMICALES ET AMOUREUSES
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REGINE
O toi Régine, toi la sublime enfant,
Par qui l’amour de mon être s’est emparé
Jusqu’au plus profond de mon cœur et de mon corps,
Toi que j’aime déjà comme si, dans mes lointains voyages,
Dans chaque port où je faisais escale,
J’entrevoyais l’adorable vision de ton magnifique visage,
Empourpré par ta juvénile timidité.
Que de pérégrinations pour moi qui ne suis pas un sage !
Pourtant, mon imagination me dicte de passer à l’abordage.
Oui ! Ce n’est que de l’imagination car,
Comme tout capitaine, j’attends le sabordage
De tous les marins qui n’ont plus de courage.
A toi REGINE pour tes dix-neuf ans.
Alejandro Alé
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NATHALIE
Quoiqu’on en dise, elle n’est pas une friandise.
Ravissante, attrayante, je dirai même aguichante,
Son rayonnant visage, exprime la franchise.
On désirerait l’aimer profondément, aveuglement,
Sans pour autant, en faire à sa guise.
Il ne faut surtout pas, avec elle,
Se conduire comme un poltron
Car alors, attention !
Sa vie n’est pas comme dans un feuilleton
Où, la passion l’emporte souvent sur la raison.
Elle est merveilleuse, quoique parfois anxieuse.
Elle est aussi une magnifique femme de maison
Et c’est pourquoi, avec hardiesse et ambition,
Je désirerais en faire ma raison de vivre
Et recevoir, de ses douces mains,
Mille et mille caresses pour que nos deux cœurs
Battent, au moins une seule fois, à l’unisson.
Alejandro Alé