Page 172 - LETTRES AMICALES ET AMOUREUSES
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ROSE EN MAI


                                   Depuis fort longtemps, mon esprit était brisé.
                                    Mon cœur aussi, était fermé par prudence.
                              Puis, tu es apparue ! Belle, épanouie, femme éclose.
                               J’ai entendu murmurer ton doux prénom : ROSE .
                                             Alors, j’ai regardé vers toi.
                                            Mon visage s’est empourpré,
                                          Mes yeux sont devenus radieux.
                                           Pourtant, je n’avais pas honte
                                              Car, j’ai été jeune homme
                                               Et, bien que j’aie vieilli
                                       Et, que peu d’années restent à venir,
                                         Je voudrais te dire tant de choses,
                                     Sortir enfin de l’oubli car, depuis ce jour,
                                              J’en ai perdu le sommeil,
                                      Et me suis aperçu, durant mes soupirs,
                          Que le feu, malgré tout, est resté embrasé dans mon corps ;
                                Mon cœur est redevenu brûlant en dedans de moi
                                      Et, il commence à être séduit en secret.

                                           Il m’est difficile de te l’avouer
                                         Car, comme un rêve, tu t’envoles,
                                       Chassée comme une vision de la nuit.
                                           Alors, moi qui t’ai remarquée,
                                            Je ne te reverrai plus jamais
                                      Toi, ROSE, splendide Reine des fleurs,
                                    Qui m’est apparue éclose au mois de mai.
                                Mon visage sera de nouveau rougi par les pleurs,
                                Sur mes paupières, il y aura une ombre profonde,
                                        Et mon cœur sera de nouveau agité
                                              Par de violentes trombes.


                                                    Alejandro Alé
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