Page 174 - LETTRES AMICALES ET AMOUREUSES
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UN ANGE PASSE
Nos destins se sont peut-être croisés un beau matin de l’été.
Bien que tu ne sois pas encore arrivée,
je pressentais ta venue et
un immense bonheur agitait déjà tout mon être.
C’est ainsi qu’avant de te connaître, je devinais
ton visage flamboyant et angélique,
ton sourire éclatant et malicieux,
tes formes ondoyantes et sphériques,
et ton regard ténébreux et brumeux .
C’était sûrement toi, tendre et ravissante Yveline !
Toi, cette sacrée coquine, qui un jour du mois de mai,
m’est apparue comme une Madonne,
effervescente, pétillante, éclatante !
C’est ainsi que nous avons pu échanger quelques paroles,
tout en marchant le long des berges de la Garonne.
Des phrases simples en espagnol,
que je faisais semblant de ne pas bien saisir.
Pour te donner envie de poursuivre,
les jours restant à venir,
cette agréable conversation ornée de remarquables métaphores,
je tenterai de croire que l’on peut faire abstraction de mon corps.
Aussi, si tu devais t’évaporer comme mes dernières passions,
me méprisant, comme toutes celles que j’ai aimées,
une nouvelle fois, je serais malheureux et j’en perdrais la raison.
Alejandro Alé