Page 383 - Christian Maas Full Book
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Que « la ligne » soit maritime, aérienne, de télécommunication, électrique, militaire et de défense,

                   de départ, d’arrivée etc…que sais-je ? Cela peut s’entendre et à la limite se comprendre. Mais la vouloir
                   artistique, c’est bien se donner tort sur toute la ligne ! ll y a ici une réelle insulte à la création authentique

                   qui, elle, s’oriente tous azimuts et ne conçoit que la multiplicité des perspectives et des gîtes à explorer
                   toujours évalués équivalents puisqu’il n’y a nul progrès ou hiérarchie en art. D’aucun sachant qu’il n’y

                   a tout au plus que de bonnes ou de mauvaises émotions. Nous avons la fâcheuse tendance à oublier que
                   nous sommes en ce domaine plongés dans le règne de la pure subjectivité, même et surtout si par ailleurs

                   celle-ci s’enracine dans le culturel.



                          Connaissant tout cela et averti qu’il ne sera jamais rétribué à la ligne, Christian Maas se plaît à
                   créer entre ces lignes pontificales de la création de l’art contemporain. Cet art contemporain qui, à force

                   de discours pseudo philosophiques, passe de l’état béat d’art content pour rien au statut dérisoire d’art
                   comptant pour rien. Christian Maas réalise le rêve caché de tout artiste libre c’est à dire non travaillé au

                   corps par le système des beaux arts et ses institutions - qu’elles soient scolaires, muséales, de ventes ou
                   d’ordre médiatique - rêve qui est de créer non pour un public particulier souvent initié à la médiocrité

                   mais pour le plus grand public possible, celui qui exerce sur l’œuvre son œil naïf. Christian Maas rejoint
                   en cela les plus grands du siècle précédent qui refusèrent « la ligne » réductrice de tête et de pensée dont

                   les imbéciles de l’art contemporain aiment « s’appliquer » eux-mêmes comme une peine qu’ils doivent
                   subir dans la plus amère culpabillité.



                          C’est bien tout cela que montre encore par la diversité des œuvres voire leur inégalité sur le plan

                   esthétique ce catalogue raisonné. ll révèle l’esprit d’un artiste animé par la jubilation de créer, un homo
                   faber qui ne doute de rien et cela pour notre plus grand plaisir.













                                                                                                        Michel Guinle. Décembre 2007












                                                                    Christian Maas      392                                                                                                                  CATALOGUE RAISONNÉ Vol. II



        53-11-133_382-438_P BW.indd   392                                                                                                 10/9/2011   3:22
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