Page 387 - Christian Maas Full Book
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Le Paradis Perdu




                          Christian Maas voit le jour à la fin de l’été 1951, le 11 septembre, date symbolique s’il en est.

                   D’une jeunesse *ligérienne si prés de ce fleuve, la Loire, cher à Jules Vallès il conservera à jamais le sou-
                   venir enfoui en lui comme des racines intérieures et vivaces.


                          Une petite enfance heureuse; L’insouciance de la jeunesse entre un père aimant mais bien souvent

                   absorbé par la petite entreprise qu’il a créée et une mère s’occupant de l’hôtel du centre à Andrézieux.
                   Les quelques clichés conservés nous le montrent souriant et dejà semblant vouloir capter l’objectif de

                   son regard intensément bleu.


                          A l’ombre des grands arbres de son village prés des caprices de la Loire il connaitra des années
                   paisibles tout absorbé qu’il sera à se refugier dans son monde peuplé d’animaux imaginaires ou déjà

                   fabriqués de ses mains.


                          Car les jouets sont rares, protestantisme oblige; Qu’à cela ne tienne il se fera l’artisan de ses propres jeux
                   bien souvent solitaires; car, pour être un enfant aimé il n’en est pas pour autant un enfant choyé. L’essentiel

                   est ailleurs, son père a semble t’il trouvé le bonheur dans cette union auprès d’une jeune épouse pleine de
                   vivacité qui de plus l’a comblé en lui donnant un fils, lui permettant ainsi de panser les blessures des rapports

                   conflictuels avec les enfants issus de ses précédents mariages. Et d’ailleurs l’époque n’est elle pas à l’allégresse?
                   Les années cinquante sont celles du renouveau, le progrès va libérer l’homme, la consommation le ren-

                   dre heureux. Certes l’Algérie gronde mais elle est bien loin d’Andrézieux-Bouthéon et l’air du temps est
                   à l’espoir et à la gaité. On rit beaucoup à l’hôtel de la Loire, l’hôtesse est gracieuse et ses yeux pervenches

                   pétillent, elle a fort à faire avec la clientèle au point d’en laisser parfois le petit Christian seul de longs
                   moments dans sa chambre. L’apprentissage de la solitude sera donc trés précoce mais de cette contrainte

                   il saura faire une force car l’imaginaire viendra remplacer le quotidien. Les premiers camarades de jeu,
                   dont certains demeureront ses amis, lui prêteront les petites voitures qu’il convoitait. La valeur de toute






















                                                                    Christian Maas      396                                                                                                                  CATALOGUE RAISONNÉ Vol. II



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