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CANAL AFRIQUE ECONOMI
            CANAL AFRIQUE ECONOMIE E

           Les peines d’emprisonnement vont d’un mois à cinq ans en
           fonction de la nature de l’infraction.

           Quant aux sanctions pécuniaires, elles vont de cinquante
           mille francs CFA à cent millions francs CFA en fonction de la
           nature de l’infraction.

           A titre d’exemple, quiconque vend ou utilise des produits
           en plastique à usage unique ou des sacs plastiques sortie
           de caisse est puni d’une peine d’emprisonnement de un
           à trois mois et d’une amende de cinquante à cent mille
           francs CFA ou de l’une de ces deux peines seulement.

           La vente et utilisation des produits en plastique à usage
           unique visés à l’article 4 de la présente loi ou des sacs
           plastiques sortie de caisse sont punies d’une peine
           d’emprisonnement de un à trois mois et d’une amende
           de cinquante à cent mille francs CFA ou de l’une de ces
           deux peines seulement. L’importation et l’exportation des   de la gestion des déchets. Chacun doit, en ce qui le
           déchets plastiques sans autorisation préalable du Ministre   concerne, développer une stratégie pour tirer profit de ces
           chargé de l’Environnement sont punies d’une peine   opportunités. L’Etat accompagnera cette dynamique, mais
           d’emprisonnement de trois à cinq ans et d’une amende   il appartient au secteur privé d’assurer le leadership pour
           de cinquante à cent millions francs CFA ou de l’une de ces   mettre en place une véritable économie circulaire durable,
           deux peines seulement.                              rentable et socialement inclusive.


           Il faut toutefois noter que notre objectif est d’amener, par   « Le plastique ne se recycle que deux, au mieux trois
           l’information et les sensibilisations, les acteurs à adhérer à la   fois. Ensuite, il devient un déchet », a souligné Nathalie
           loi pour éviter l’application des sanctions qui, je le souhaite,   Gontard, directrice de recherche à l’Inra (Institut de
           resteront dissuasives pour les éventuels contrevenants.  recherche agronomique). Que pensez-vous de cette
                                                               affirmation ?
           Qui aura la charge du recyclage plastique, la gestion   Le recyclage a effectivement ses limites. Et celle-là en fait
           des déchets ?                                       partie. C’est pourquoi la loi prévoit une démarche prudente
                                                               et une réduction à la source des déchets plastiques car
           Dans la pratique courante au Sénégal, la gestion des
           déchets municipaux relève de la responsabilité des   la meilleure façon de gérer les déchets, c’est de ne pas
           communes. L’Etat a mis en place l’Unité de Coordination   en produire. Il faut d’abord noter que la loi privilégie les
           de la gestion des déchets (UCG) qui accompagne les   produits plastiques recyclables. Les produits plastiques
           communes dans la gestion des déchets.               non recyclables, s’ils ne sont pas visés par le régime
                                                               d’interdiction, sont taxés.
           Avec la loi sur le plastique, nous avons introduit le principe
           de responsabilité élargie des producteurs. Cela veut dire   Il faut aussi noter que la loi exige des producteurs de
           que les producteurs qui mettent sur le marché des produits   réduire à la source les quantités de déchets qui peuvent
           constitués ou fabriqués à partir de matières plastiques sont   résulter de leurs activités et de mettre sur le marché des
           responsables de la gestion des déchets générés par ces   produits susceptibles, après être devenus des déchets, de
           produits.                                           faire l’objet d’un recyclage ou d’une valorisation dans des
                                                               conditions qui respectent l’environnement.
           Ils peuvent dans ce cadre mettre en place des programmes
           individuels de collecte et de traitement des déchets   Il est enfin demandé aux producteurs, lorsque c’est
                                                               techniquement faisable et économiquement viable,
           générés par les produits qu’ils mettent sur le marché
           ou s’associer pour constituer collectivement des éco-  d’intégrer une part de plastique recyclé dans les produits
                                                               plastiques neufs qu’ils mettent sur le marché.
           organismes auxquels ils versent une contribution
           financière et transfèrent leur obligation.
                                                               Notre but ultime est d’arriver à l’objectif zéro déchet
           En tout état de cause, l’état offre des opportunités à   plastique. C’est ambitieux mais pas impossible si tout le
           l’ensemble des acteurs qui évoluent dans l’écosystème   monde s’y met.


           NUMÉRO SPÉCIAL / P.30 - JUILLET 2020
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