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Fonction engagement en milieu bancaire
1. L’approche risque du particulier
Les crédits aux particuliers sont pour le secteur bancaire un domaine d’activité à part entière.
Pendant longtemps, l’endettement des particuliers, notamment à court terme, a paru suspect. Les
ménages dégagent traditionnellement une capacité de financement, le recours au crédit
demeurant un événement exceptionnel, comme l’achat d’un logement par exemple. Aujourd’hui
ces réticences ont disparu et les particuliers utilisent quotidiennement le crédit tant à court qu’à
moyen ou long terme et l’endettement bancaire des particuliers est un marché en expansion
régulière qui supplée parfois opportunément la demande moins active émanant des entreprises.
Dans un premier temps, les établissements de crédit ont traité les demandes de crédit des
particuliers selon les mêmes méthodes que les demandes de crédits des entreprises. Mais, le
grand nombre de dossiers à traiter, le faible montant des crédits demandés et la rapidité
nécessaire de la réponse ont conduit les banques à automatiser le traitement des demandes de
crédit par la méthode bien connue aujourd’hui du crédit scoring.
1.1 L'approche classique
Dans l’approche classique du risque des crédits aux particuliers, le banquier analyse la capacité de
remboursement de l’emprunteur : les annuités ou mensualités de remboursement ainsi que les
intérêts ne doivent pas constituer une charge insupportable par rapport aux revenus actuels ou
futurs. L’octroi du crédit s’accompagne en outre fréquemment d’une prise de garantie que le
banquier fera jouer si l’insolvabilité de l’emprunteur se manifeste. Les particuliers demandent
deux sortes de crédits : des crédits à court terme destinés à pallier un décalage temporaire entre
revenus et dépenses et des crédits à moyen et long terme dont l’objet est le financement de
l’acquisition de biens immobiliers.
a. Les crédits à court terme
Les crédits à court terme sont demandés soit pour financer l’achat d’un bien de consommation
précis (automobile, appareil électroménager), soit pour financer un besoin que l’emprunteur n’est
pas obligé d’indiquer. Les premiers sont dénommés crédits à la consommation ou ventes à
tempérament, les seconds prêts personnels. Comment apprécier le risque présenté par ces crédits
et comment s’en garantir ?
En premier lieu, il convient que le montant du crédit soit en rapport avec les revenus de
l’emprunteur. La norme ordinairement retenue est un montant de crédit représentant environ
deux mois de revenus. D’autre part, l’insolvabilité de l’emprunteur peut avoir deux origines.
Puisqu’il s’agit d’un décalage entre revenus et dépenses du particulier, le risque est que le revenu
futur diminue ou disparaisse, d’où l’impossibilité de rembourser. L’autre risque est de prêter à un
client qui ne se souciera pas d’honorer ses engagements. La malhonnêteté de l’emprunteur est un
risque difficile à apprécier car le banquier ne dispose pas de beaucoup d’éléments pour anticiper
un tel comportement. Il peut cependant utiliser le fichier des interdits de chéquiers mais surtout
s’il s’agit d’un client déjà ancien, vérifier que le compte a fonctionné dans des conditions
normales.
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