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Environnement bancaire et monétaire
Avec la crise du SMI de Bretton-Woods, le monde est entré dans une phase de turbulences. La
primauté du dollar survit à cet éclatement, malgré les tentatives des Européens de se doter d’une
zone de stabilité monétaire depuis le début des années soixante-dix.
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Mais le nouveau système et le régime de change qui en découle ont surtout mis en place une
nouvelle méthode de gestion des relations monétaires internationales. C’est un système moins
formel et plus pragmatique. Il est caractérisé par des procédures que le FMI doit appliquer et des
comportements que les pays doivent adopter.
b. SMI actuel
Depuis l'abandon officiel en mars 1973 du régime de change de Bretton Woods, les monnaies des
pays les plus riches ont entre elles des taux de change flexibles. Ainsi du dollar, de l'euro et du yen.
Pour les autres pays, la situation est variable. Certains grands pays, tels la Chine, affichent une
politique de change en pratique fixe à l’égard du dollar, mais librement ajustable à leur initiative.
De plus, leur monnaie n’est pas totalement convertible : ils exercent un contrôle des changes. Ils
conservent ainsi une certaine autonomie de politique monétaire.
La plupart des autres pays ont adopté une politique « d’ancrage » à une des trois devises clefs ou à
un « panier » de celles-ci. Cela signifie qu’ils s’engagent à tout faire pour tenir une parité fixe, ou
ajustable, mais dans des conditions généralement prévues. L’ancrage au dollar est dominant
(Amérique latine, une bonne partie de l’Asie). Le nombre de pays dont la monnaie est ancrée à
l’Euro (antérieurement au Franc : Afrique francophone ou au mark : Europe de l’est et Balkans) a
augmenté avec l’effondrement du socialisme à l’est de l’Europe. La nature de cet ancrage (« peg »
en anglais) est variable. La forme la plus rigide est la « caisse d’émission ». Dans ce cas, le taux de
change est fixé « définitivement » et la création monétaire interne est strictement asservie au
volume des réserves en devises. Le gouvernement abandonne ainsi toute autonomie de politique
monétaire.
La concertation internationale entre les principales puissances économiques du monde a concerné
trois domaines clés :
Gestion concertée des taux de change
Instituée par le groupe des 5 lors de la conférence de « Plaza hotel » à New York (1985) et du
Louvre (1987). C’est une technique qui consiste à déterminer des « zones cibles » (target zones)
pour les cours de change. Ce sont des marges de fluctuation secrètes et modifiables selon les
besoins. Les banques centrales doivent maintenir les cours dans ces marges. Dans les faits ces
réunions ont donné lieu à une forte réévaluation du Yen et une dépréciation du dollar dès 1987 de
40% par rapport au Deutsche Mark et au Yen.
Mais pour les Etats-Unis, il s’agit avant tout d’éviter une catastrophe budgétaire annoncée, en
réduisant un déficit énorme et non de renoncer à leur politique d’exploitation des avantages liés à
la prédominance au dollar dans les opérations de règlements internationaux. Dès 1989, ils laissent
flotter leur monnaie, au moment où le Mark ne cesse de s’apprécier. Le dollar conserve son rôle
prédominant.
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En général on distingue entre deux types de régimes de change :
- Le régime de change fixe où il existe une parité officielle servant de base à la détermination des cours effectifs. Ces derniers ne
peuvent varier que dans une étroite fourchette déterminée à l’avance par les participants au système. Ce régime a dominé le
monde entre 1945-1976.
Le régime de changes flexibles ou flottants où les monnaies n’ont pas de parités officielles. Leurs cours se forment sur le marché
des changes. Le flottement des monnaies n’a jamais été pur, car les banques centrales ont toujours gardé un pouvoir de régulation
sur le marché
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