Page 101 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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INTRODUCTION. 93.
avait aussi son exotérisme et sesvoiles.
Égyptiens,
Lorsque Moïse parlait au peuple, dit allégorique-
ment le livre sacré, il mettait un voile sur son
visage, et il ôtait ce voile pour parler à Dieu telle
est la cause de ces prétendues -absurdités de la
Bible, qui ont tant exercé la verve. satirique de
Voltaire. Les livres n'étaient écrits que pour rap-
la et on les écrivait en
peler tradition, symboles
inintelligibles pour les profanes. Le Pentateuque et
les poésies des prophètes n'étaient d'ailleurs que
des livres élémentaires, soit de dogme, soit de mo-
rale, soit de liturgie la vraie philosophie secrète
et traditionnelle ne fut écrite que plus tard, sous
des voiles moins transparents encore. Et c'est ainsi
que prit naissance une seconde Bible inconnue,
ou plutôt incomprise des chrétiens; un recueil,
disent-ils, de monstrueuses absurdités {et ici les
croyants, confondus dans une même ignorance,
parlent comme les incrédules); un monument,
disons-nous, qui rassemble tout ce que le génie phi-
losophique et le génie religieux ont jamais pu faire
ou imaginer de sublime; trésor environné d'épines,
diamant caché dans une pierre brute et obscure
nos lecteurs auront déjà deviné que nous voulons
parler du Talmud.