Page 96 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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une précision minutieuse. Maisles gracieuses fic-
tions d'Homère semblent bientôt faire oublier les
simples et abstraites vérités de la révélation primi-
tive. L'homme se prend à la forme et laisse l'idée
en oubli; les signes, en se multipliant, perdent leur
puissance; la magie aussi, à cette époque, se cor-
rompt et va descendre avec les sorcières de Thes-
salie aux plus profanes enchantements. Le crime
d'OEdipe a porté ses fruits de mort, et la science
du bien et du mal érige le mal et) divinité sacri-
lège. Les hommes, fatigués de la lumière, se réfu-
gient dans l'ombre de la substance corporelle le
rêve du vide que Dieu remplit leur semble bientôt
plus grand que Dieu même, et l'enfer est créé.
Lorsque, dans lecours de cet ouvrage, nousnous
servirons des mots consacrés Dieu, le Ciel, l'En-
fer, qu'on sache bien, une fois pour toutes, que
nous nous éloignons autant du sens attaché à ces
mots par les profanes que l'initiation est séparée
de la pensée vulgaire. Dieu, pournous, c'est l'Azot
des le efficient et final du
sages principe grand
œuvre. Nous expliquerons plus tard ce que ces
termes ont d'obscur.
Revenons à la fable d'OEdipe. Le crime du roi
de Thèbes n'est d'avoir le c'est
pas compris sphinx,