Page 97 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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INTRODUCTION. 89
d'avoir détruit le fléau de Thèbes sans être assez
pur pour compléter l'expiation au nom de son
peuple; aussi bientôt la peste venge la mort du
sphinx, et le roi de Thèbes, forcé d'abdiquer, se
sacrifie aux mânes terribles du monstre, qui est
plus vivant et plus dévorant que jamais, mainte-
nant qu'il est passé du domaine de la forme dans
celui de l'idée. OEdipe a vu ce que c'est que
l'homme, et il se crève les yeux pour ne pas voir
ce que c'est que Dieu. Il a divulgué la moitié du
grand arcane magique, et, pour sauver son peuple,
il faut qu'il emporte avec lui dans l'exil et dans la
tombe l'autre moitié du terrible secret.
Après la fable celossale d'OEdipe, nous trouvons
le gracieux poëme de Psyché, dont Apulée n'est
certainement pas l'inventeur. Le grand arcane
magique reparaît ici sous laSgure de l'union mys-
térieuse entre un dieu ét une faible mortelle aban-
donnée seule et nue sur un rocher. Psyché doit
ignorer le secret de sa royauté idéale, et si elle
regarde son époux, elle le perd. Apulée ici com-
mente et interprète les allégories de Moïse; mais
les Eloïm d'Israël et les dieux d'Apulée ne sont-ils
pas sortis également des sanctuaires de Memphis et
de Thèbes? est la sœur ou
Psyché d'Ève, plutôt