Page 141 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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i32 DOGME DE LA HAUTE MAGIE.
qu'un homme lâche et tiède, et son retour à la
vertu sera en raison de l'énergie de ses égarements.
La femme qui doit écraser la tète du serpent,
c'est l'intelligence, qui surmonte toujours le cou-
rant des forces aveugles. C'est; disent les caba-
listes, la vierge de la mer, dont le dragon infernal
vient lécher les pieds humides avec ses langues
de feu qui s'endorment de volupté.
Tels sont les mystères hiératiques du binaire.
Mais il en est un, le dernier de tous, qui ne doit
pas être révélé la raison en est, selon Hermès
Trismégiste, dans l'inintelligence du vulgaire, qui
donnerait aux nécessités de la science toute la
portée immorale d'une aveugle fatalité. Il faut
contenir le vulgaire, dit-il encore, par la frayeur
de l'inconnu et le Christ disait aussi Ne jetez
pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu'ils
ne les foulent aux pieds, et que, se retournant
contre vous, ils ne vous dévorent. L'arbre de la
science du bien et du mal, dont les fruits donnent
la mort, est l'image de ce secret hiératique du
binaire. Ce secret, en effet, s'il est divulgué, ne peut
être que mal compris, et l'on en conclut ordinaire-
ment à la négation impie du libre arbitre, qui est le
principe moral de la vie. H est donc dans l'essence