Page 139 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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t80 DOGME DE LA, HAUTE MAGIE.
quatre, s'expliquent comme deux, et n'existent
finalement que comme trois.
La révélation, c'est le binaire tout verbe est
double et suppose deux.
La morale qui résulte de la révélation est fondée
sur l'antagonisme, qui est la conséquence du bi-
naire. L'esprit et la forme s'attirent et se repoussent
comme- l'idée et le signe, comme la vérité et la
fiction. La raison suprême nécessite le dogme en
se communiquant aux intelligences finies, et le
dogme, en passant du domaine des idées à celui
des formes, se fait participant de deux mondés, et a
nécessairement deux sens qui parlent successive-
ment, ou à la fois, soit à l'esprit, soit à la chair.
Aussi dans le domaine moral y a-t-il deux
forces: une qui attente, et l'autre qui réprime ou
qui expie. Ces deux forces sont figurées dans les
mythes de la Genèse par les personnages typiques
de Caïn et d'Abel.
Abel opprime Caïn par sa supériorité morale
Caïn, pour s'affranchir, immortalise son frère en
le tuant, et'devient la victime de son propre for-
fait. Caïn n'a pu laisser vivre Abel, et le sang
d'Abel ne laisse plus dormir Caïn.
Dans l'Évangile, le type de Caïn est remplacé