Page 15 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 7
s'il faut remonter plus haut jusque dans le domaine
éternel du dogme, deux esprits se trouvèrent autre-
fois, chacun desquels voulait la divinité pour lui
seul l'un réussit, et c'est lui qui est Dieu l'autre
échoua, et devint le démon
Réussir, c'est pouvoir; échouer toujours, c'est
tenter éternellement ces deux mots résument les
deux destinées opposées~del'esprit du bien et de
l'esprit du mal.
Quànd une volonté modifie le monde, c'est un
Verbe qui parle, et toutes les voixse laissent devant
lui, comme le dit le livre des Machabées, à propos
d'Alexandre maisAlexandremourutavecsonverbe
de puissance, parce qu'en lui il n'y avait pas
d'avenir à.moins que la grandeur romaine n'ait
été la réalisation de son rêve Or, de nos jours il
se passequelque chose de plus étrange: un homme
qui est mort dansl'exil au milieu de l'océan At-
lantique fait taire une seconde fois l'Europe devant
sonverbe, et tient encore le monde entier suspendu
à la seule puissance de son nom
C'est que la mission de Napoléon a'été grande
et sainte; c'est qu'il y avait en lui un VERBEde
vérité. Napoléon loi seul pouvait, après larévolution
française, relever les Is du catholicisme, et l'hé-