Page 274 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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Au printemps de l'année 185~, j'étais alléà Lon-
dres pour échapper à des chagrins d'intérieur et
me livrer, sans distraction, à la science. J'avais
des lettres d'introduction pour des personnages
éminents et curieux de révélations du monde sur-
naturel. J'en vis plusieurs, et je trouvai en eux,
avec beaucoup de politesse, un grand fond d'in-
différence ou de légèreté. On.me demandait tout
d'abord des prodiges comme à un charlatan. J'étais
un peu découragé, car, à vrai dire, loin d'être
disposé à initier les autres aux mystères de la magie
cérémonielle, j'en avais toujours craint, pour moi-
même, les illusions et.les fatigues; d'ailleurs ces
cérémonies exigent un matériel dispendieux et
difficileà rassembler. Je me renfermais donc dans
l'étude de la haute Cabale, et je lie songeais plus
aux adeptes anglais, lorsqu'un jour, en rentrant à
mon hôtel, je trouvai un pli à mon adresse. Ce pli
contenait la moitié d'une carte coupée transversa-
lement, et sur laquelle je reconnus tout d'abord le
caractère du sceau de Salomon, et un papier fort
à
petit sur lequel était écrit au crayon « Demainà
trois heures, devant l'abbaye de Westminster, on
vous présentera l'autre moitié de cette carte."Je
me rendis à ce singulier rendez-vous. Une voiture