Page 279 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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270 DOGME DE LA HAUTE MAGIE.
ment le bras engourdi jusqu'à l'épaule. Je crus
comprendre que cette épée offensait l'esprit, et je
la plantai par la pointe dans le cercle auprès de
moi. La figure humaine reparut aussitôt mais je
sentis un si grand affaiblissement dans mes mem-
bres et une si prompte défaillance s'emparer de
moi, que je fis deux pas pour m'asseoir. Dès que
je fus assis, je tombai dans un assoupissementpro-
fond et accompagné de rêves, dont il ne me resta,
quand je revins à moi, qu'un souvenir confus et
vague. J'euspendant plusieu.rsjourslebrasengourdi
et douloureux. La figure ne m'avait point parlé,
mais il me sembla que les questions que j'avais à
lui faire s'étaient résolues d'elles-mêmes dans mon
esprit. A celle de la dame, une voix intérieure
répondait en moi Mort (il s'agissait d'un homme
dont elle voulait savoir des nouvelles) Quant à
moi, je voulais savoir sile rapprochement et le par-
don seraient possibles entre deux personnes aux-
quellesje pensais, et le même écho in teneur répon-
dait impitoyablement Mortes
Je raconteici les faits tels qu'ils se sont passés, je
ne les impose à la foi de personne. L'effet de cette
expérience sur moi fut quelque chose d'inexplica-
ble. Je n'étais plus le même homme, quelque chose